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Accueil du site > Publications > A paru en librairie > 2010

2010

Faire profession d’historien

P. Boucheron dir., Faire profession d’historien, Paris, Publictions de la Sorbonne, 2010 (Itinéraires, 1).
« Écrivant ce mémoire -finalement, le mot me va-, je n’avais pas d’autres ambitions que de faire, le plus sincèrement possible, le récit d’une réconciliation. Il fallait pour cela décrire les attentes et les incertitudes, dire pourquoi ce métier m’a enthousiasmé et pourquoi il m’a déçu. Je crois être arrivé à un point où les différentes veines qui cheminaient séparément dans mon travail confluent, assez tranquillement, en un mode d’écriture de l’histoire dont j’aimerais désormais suivre le cours. Mais cette évidence personnelle demeure inséparable d’une inquiétude collective quant à la possibilité même pour l’université de continuer à accueillir une vie intellectuelle. »

Tous les bateaux du monde

E. Rieth éd., Tous les bateaux du monde, Grenoble, Glénat : Musée national de la Marine, 2010.
De l’Inde aux Amériques, en passant par l’Extrême-Orient et l’Océanie, ce livre invite à un voyage au cœur des cultures maritimes du monde, à bord des bateaux des peuples de la mer.
Formes, matériaux et modes de construction témoignent de l’incroyable ingéniosité des hommes à concevoir une solution nautique adaptée à leurs besoins, à leur milieu naturel et à leur contexte économique. Ce panorama s’appuie sur l’œuvre d’un homme d’exception, l’amiral Pâris. Marin, savant, artiste du XIXe siècle, il a pressenti l’importance de ce patrimoine et défini un nouveau champ d’étude : l’ethnographie nautique.
Ses plans, aquarelles, maquettes, mais aussi des photographies révèlent la diversité des cultures nautiques qui a progressivement disparu au cours du XXe siècle avec l’évolution des techniques et des sociétés. À travers les bateaux, ce sont les hommes qui sont présents.

L’épave du XVe siècle de Beutin

E. Rieth, L’épave du XVe siècle de Beutin, Canche (Pas-de-Calais), Lille, Service régional de l’archéologie, 2010 (Archéologie en Nord-Pas-de-Calais, 23).

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"De grace especial"

Cl. Gauvard, “De grace especial”. Crime, État et société en France à la fin du Moyen Âge, Paris, Publications de la Sorbonne, 2010 (Les classiques de la Sorbonne, 1).
« Tous, hommes de pouvoir, ceux de la vie politique et religieuse comme de la réalité quotidienne, manipulent donc le crime. La question alors est double et concerne aussi bien la société que l’État : jusqu’où et sous quelles formes s’enracine et se résout la peur du mal ? À quel domaine, celui de la raison ou du sacré, appartiennent, en ces XIVe et XVe siècles, les désordres qu’engendrent la violence et le crime ? »

Figures de femmes criminelles

Cl. Gauvard, P. Schmitt-Pantel, M. Tsikounas, F. Chauvaud et L. Cadiet éd., Figures de femmes criminelles. De l’Antiquité à nos jours, Paris, Publications de la Sorbonne, 2010 (Homme et Sociétés, 35).
Alors que la part des femmes dans la délinquance est restée moindre que celle des hommes et que le droit traite, en principe, les deux sexes à égalité, pourquoi le récit de leurs crimes les transforme-t-il si facilement en monstres ? Pour répondre à cette question, paradoxale, cet ouvrage croise les analyses d’historiens, juristes, criminologues, historiens de l’art et plasticiens. Ces chercheurs mobilisent des sources abondantes et multiples, fragments bibliques, vases antiques, miniatures médiévales, chroniques judiciaires, dessins de presse, grands procès reconstruits par la télévision… qui nous donnent à voir la complexité des représentations des femmes criminelles, construites et sédimentées depuis trois millénaires. Des figures de femmes criminelles contemporaines -Jeanne Weber, l’ogresse de la Goutte d’or, Violette Nozière, l’empoisonneuse, les sœurs Papin- aux figures archétypales "intemporelles" -Eve, Pandora, la sorcière, la prostituée, la femme adultère, qui ne sont pas coupables de crimes mais pensées comme coupables du désordre de l’humanité-, on retrouve les mêmes stéréotypes dépréciatifs des femmes dans l’imaginaire occidental.
Cette image peut connaître des nuances, des changements concernant les infractions féminines sont intervenus dans le champ juridique, mais sur le long terme la société n’accepte guère que la femme soit criminelle. Si la femme est réellement criminelle, elle donne une image repoussante, celle du monstre, ou au contraire aguichante, celle de la tentatrice dont les prostituées sont les filles. Cela revient, dans les deux cas, à renier le crime au féminin. Est-ce la raison pour laquelle, aujourd’hui encore, les historiens n’arrivent pas à expliquer le phénomène, sauf à dire que les femmes sont portées à la paix et les hommes à la violence ?

Les îles britanniques : espaces et identités

J.-P. Genet dir., Les îles britanniques : espaces et identités, dossier des Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes, 19 (2010), 2010.
Numéro publié avec le concours de : Agence nationale de la recherche (ANR), Centre d’études des littératures anciennes et modernes (CELAM), Université de Rennes 2, MÉTA, EA 4230, Université d’Orléans.
Jean-Philippe Genet : Identité, espace, langue ; Alban Gautier : Wassail, drinchail et savoir-vivre, ou la disqualification culturelle d’une élite ; Marie-Françoise Alamichel : Paroles et silences. La littérature de langue anglaise de la Conquête de Guillaume à 1350 ; Olivier de Laborderie : Les historiens anglais de la première moitié du XIIe siècle et la redéfinition de l’identité nationale ; Fanny Madeline : Les processus d’identification et les sentiments d’appartenance politique aux frontières de l’empire Plantagenêt ; Frédérique Lachaud : De tyranno et principe (Cambridge, Corpus Christi College, ms. 469) : Un pamphlet « britannique » contre la tyrannie d’Henri III ? ; Christopher Fletcher : La communauté anglaise face à l’étranger : La loi de marque, le bien commun et la dot de Lucia Visconti († 1422) ; Aude Mairey : William Caxton : auteur, éditeur, imprimeur.

Sources hagiographiques de Gorze

M. Goullet, M. Parisse et A. Wagner, Sources hagiographiques de l’histoire de Gorze (Xe siècle). Vie de saint Chrodegang, Panégyrique et Miracles de saint Gorgon, Paris, Picard, 2010.
L’abbaye de Gorze fut fondée au milieu du VIIe siècle, à quelques kilomètres de la ville de Metz, par l’évêque Chrodegang. L’année précédant sa mort, en 766, Chrodegang rapporta de Rome les reliques du saint martyr Gorgon, afin d’en illustrer sa récente fondation ; il s’y fit enterrer. Ces deux moments déterminants de l’histoire de l’abbaye -sa fondation et sa réception des reliques romaines de Gorgon- donnent lieu à la rédaction de trois textes hagiographiques, qui, avec la Vie de Jean de Gorze (éditée par Michel Parisse il y a tout juste dix ans), forment la totalité de la production hagiographique gorzienne connue. La Vie de Chrodegang, le Panégyrique et les Miracles de Gorgon ont été rédigés à Gorze dans le dernier tiers du Xe siècle ; ils se font écho entre eux, mais entretiennent également des rapports étroits avec la Vie de Jean de Gorze ; ils sont ici présentés, édités et traduits en français pour la première fois. L’ensemble constitue ainsi une riche documentation pour la connaissance de l’histoire de l’abbaye, mais aussi pour celle de l’évêché de Metz, dont la carrière politique de Chrodegang (déjà célébré par Paul Diacre), ses nombreuses fondations et rénovations, sa réforme canoniale et liturgique, assurèrent le rayonnement.

L’hagiographie mérovingienne

M. Goullet, M. Heinzelmann et C. Veyrard-Cosme éd., L’hagiographie mérovingienne à travers ses réécritures. Actes de l’atelier Les réécritures hagiographiques III (IHAP, 1er et 2 février 2007), Ostfildern, Thorbecke, 2010 (Beihefte der Francia, 71).
Die merowingische Hagiographie war die erfolgreichste literarische Gattung ihrer Zeit. Sie verfügt aber nur über eine späte, frühestens karolingische Überlieferung. Dafür sind die karolingischen Legendare verantwortlich, die die verstreuten merowingischen Texte systematisch sammelten, bei der jeweiligen Abschrift aber häufig formale und/oder ideologische Veränderungen vornahmen.

Iglesia y sociedad

D. Iogna-Prat, Iglesia y sociedad en la Edad Media, México, Universidad Nacional Autónoma de México, Instituto de Investigaciones Históricas, 2010 (Serie Historia General, 26).
Esta obra reúne las conferencias impartidas por el profesor Dominique Iogna-Prat en el marco de la cátedra Marcel Bataillon que se desarrolló en el Instituto de Investigaciones Históricas del 3 al 6 de noviembre de 2008. Los textos que la integran presentan una visión novedosa y actualizada del importante papel que desempeñó la Iglesia en el seno de la sociedad medieval como articuladora del espacio social y del espacio rural, como transmisora y conservadora de los saberes de la antigüedad y, por último, como institución creadora de discursos políticos y de identidad comunitaria.

Le concile de Perpignan

H. Millet éd., Le concile de Perpignan (15 novembre 1408-26 mars 1409). Actes du colloque international de Perpignan (24-26 février 2008), Perpignan, Trabucaire, 2009-2010 (Etudes Roussillonnaises, Revue d’histoire et d’archéologie Méditerranéennes, 24).
Le concile général, ouvert le 15 novembre 1408, à Perpignan, par le pape d’Avignon Benoît XIII, fut longtemps considéré comme une curiosité de l’histoire : un événement local appelé concile de la Réal, du nom du lieu de réunion, l’église des rois de Majorque Notre-Dame de la Réal (la Royale !) dont la petite sacristie septentrionale est encore appelée la salle du concile. À la fois église paroissiale fondée en 1301 et collégiale avec l’installation en 1381 des Augustins d’Espira-de-l’Agly, Notre-Dame de la Réal jouissait d’un grand prestige, com si fos una catedral, assurait-on au XVIIe siècle. On conçoit bien avec la proximité du palais royal qui pouvait le protéger, le choix de Benoît XIII accueilli avec les 349 pères conciliaires par un abbé qui avait rang d’évêque : Adhémar de Montpalau. Les 24, 25 et 26 janvier 2008 se tenait enfin le colloque international sous la présidence de l’éminente médiéviste Hélène Millet (LAMOP – Université de Paris I). Six siècles après un événement historique local souvent qualifié de « conciliabule », voire de pseudo-concile, la Fidelíssima Vila de Perpinyà a voulu porter sur « son » concile un éclairage scientifique qui a donné ses fruits : Perpignan s’inscrit à part entière dans l’histoire du Grand Schisme d’Occident au même titre que Pise (1409), Constance (1417), Bâle (1431).

Le société du haut Moyen Âge en Occident

L. Feller et B. Judic, Les sociétés du haut Moyen Âge en Occident, Paris, Publications de la Sorbonne, 2010 (Textes et documents d’histoire médiévale, 7).
Le haut Moyen Âge a une identité propre et la société de cette période, profondément originale, diffère tout autant de la société de l’Antiquité romaine que de la société des temps féodaux. C’est en ayant à l’esprit cette spécificité que les auteurs ont composé ce recueil de textes à l’occasion d’une question d’agrégation. Afin de faire ressortir les caractères particuliers de cette période, ils ont rassemblé près de cent trente textes et documents choisis à l’intérieur d’une gamme typologique très large : documents de fouille, textes hagiographiques, notices de plaids, actes de vente, chroniques, poèmes épiques… Par leur organisation thématique, ces sources -republiées ou traduites ici pour la première fois -permettent de saisir dans les détails la nature, l’ampleur et le rythme des transformations sociales à l’œuvre en Occident entre les VIe et XIe siècles.

Violences souveraines au Moyen Âge

F. Foronda, B. Sère et C. Barralis dir., Violences souveraines au Moyen Âge. Travaux d’une école historique, Paris, Presses universitaires de France, 2010 (Le noeud gordien).
Souvent tenu pour violent et désordonné, le Moyen Âge ne l’est cependant pas comme nos contemporains se l’imaginent. Car la violence —un terme alors rarement utilisé, une réalité aux manifestations extrêmement variées— fonde un rapport et un ordre social, sur lesquels l’État impose progressivement son contrôle, mais sans jamais en renier le principe. À la suite des travaux de l’historienne Claude Gauvard, qui constituent un tournant dans la définition de la violence comme objet historique à part entière, ses nombreux élèves se saisissent du sujet pour lui rendre hommage dans cet ouvrage. Leurs riches contributions témoignent de la vigueur d’une approche extrêmement sensible aux apports de l’anthropologie, de la sociologie et du droit, qui oblige à regarder autrement le jeu social et politique au Moyen Âge.

Un Moyen Âge pour aujourd’hui

J. Claustre, N. Offenstadt et O. Mattéoni dir., Un Moyen Âge pour aujourd’hui : mélanges offerts à Claude Gauvard, Paris, Presses universitaires de France, 2010.
Le Moyen Âge suscite des recherches novatrices que s’approprient aujourd’hui des publics variés. L’œuvre de Claude Gauvard a pendant plusieurs décennies accompagné ces mutations. Son enseignement a marqué des générations d’étudiants en histoire. De livres en cours, d’articles en séminaires, elle a façonné Un Moyen Âge pour aujourd’hui. C’est sous ce titre que ses collègues et amis, des universités françaises et étrangères, ont souhaité lui offrir ces Mélanges. Le volume rassemble une cinquantaine de contributions inédites dédiées aux grandes thématiques historiques que les travaux de Claude Gauvard ont aidé à renouveler : les pouvoirs, le crime, l’opinion, l’information. Il témoigne du rayonnement d’une savante qui a honoré la recherche en histoire du Moyen Age depuis plus de trente ans, et dessine ainsi les questions que les historiens de notre temps posent à la période médiévale.

Des sociétés en mouvement

SHMESP, Des sociétés en mouvement. Migrations et mobilité au Moyen Âge, Paris, Publications de la Sorbonne, 2010.
Dans son maître ouvrage La société féodale, écrit à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Marc Bloch avait non seulement souligné la récurrence et l’essor des mouvements de peuples dans les sociétés anciennes, mais également le tournant qu’a représenté dans l’histoire occidentale « l’arrêt des invasions » au Xe siècle.
Dans ce « vase clos » que constitua dès lors l’Occident chrétien, la mobilité des personnes ne cessa pas mais elle revêtit d’autres formes que les auteurs de ce livre, lors des travaux du XLe Congrès de la Société des historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur public, tenu à Nice en juin 2009, ont entrepris d’explorer.
Ils ont voulu aussi comprendre le sens et les fonctions de cette mobilité qui connut de profondes transformations, en Occident, entre les IXe et XVe siècles, à l’issue des grands mouvements des peuples et alors que les déplacements collectifs s’inscrivaient dans de nouvelles structures de pouvoir et de nouvelles stratégies sociales. Une première partie fait le point sur l’historiographie des mouvements migratoires (les « grandes migrations » des IVe-VIe siècles) et détaille les processus d’ethnogenèse et d’acculturation qui ont contribué à la transformation du monde antique. Sont abordés ensuite les déplacements collectifs -volontaires ou contraints, temporaires ou définitifs- liés à l’organisation des activités humaines et à l’encadrement des populations, du IXe au XVe siècle. Sont évoquées enfin les différentes formes de circulation des représentants du pouvoir -roi, pape, évêques, abbés, magistrats, etc.- afin d’asseoir leur autorité.

Écritures de l’espace social

D. Boisseuil, P. Chastang, L. Feller, J. Morsel, Écritures de l’espace social. Mélanges d’histoire médiévale offerts à Monique Bourin, Paris, Publications de la Sorbonne, 2010.

L’histoire sociale du Moyen Âge est aujourd’hui en pleine évolution : elle redéfinit ses objets et, construisant des approches originales, délaisse vieux paradigmes et anciennes périodisations, sans rien renier pour autant de l’acquis transmis par les générations précédentes. Ce livre s’empare des thématiques les plus renouvelées depuis les années 1990 –l’espace, l’écriture, la vie économique comprise comme l’une des modalités de la domination sociale.
Ces différentes approches témoignent du dynamisme d’une discipline qui se place délibérément à la croisée des sciences de l’homme et de celles de la société, n’hésitant pas, pour enrichir ses analyses, à mobiliser les concepts de la sociologie et de l’économie. Des sciences plus classiques et plus techniques, comme la paléographie et la diplomatique, sont de la même façon convoquées pour saisir les raisons de l’inscription des choses et des faits dans des listes ou dans des récits.
Au cœur de ces problématiques se retrouvent les notions de territoire, seigneurie, paroisse mais également des sujets qui rénovent l’histoire sociale, telle l’anthroponymie. L’histoire économique, quant à elle, dépassant les débats qui ont structuré son historiographie dans la seconde moitié du XXe siècle, cherche à définir les notions-clés de crise ou de commercialisation et s’interroge sur le fonctionnement concret de la société paysanne.
Conçu comme un hommage à Monique Bourin et à son œuvre d’historienne, ce livre atteste la richesse et la fécondité de son enseignement ainsi que de son talent à transformer un champ d’études en guidant et fédérant les travaux de très nombreux chercheurs.

Dialogues et résistances

St. Morrison, A. Mairey, Dialogues et résistances. Une anthologie de textes anglais de la fin du Moyen Âge, Turnhout, Brepols, coll. "Textes vernaculaires du Moyen Âge", 2010.
Les textes présentés dans ce recueil, traduits pour la première fois en français, ont été composés entre le milieu du XIVe et du XVe siècle, alors que l’Angleterre connaît de fortes transformations dans tous les domaines –politiques, sociaux, culturels, économiques– non sans résistances. Poèmes, sermons ou encore tracts polémiques, produits dans un contexte de développement de la ’literacy’ (aptitude à lire et à écrire) et d’une culture écrite en anglais, s’interrogent, et parfois contestent, ces évolutions. Ces textes suggèrent tous qu’en réalité, ces transformations fonctionnent ensemble et ils constituent tous des lieux de communication, de dialogue ou de résistance (voire les deux) dans une société anglaise alors en pleine ébullition.

Institutions et pouvoirs en France

O. Mattéoni, Institutions et pouvoirs en France (XIVe-XVe siècle), Paris, Picard, 2010 (Les médiévistes français, 10)
Enseignants et chercheurs en histoire médiévale ont en France une activité considérable et reconnue au plan international.
En dehors des livres et des manuels qu’ils produisent, ils donnent une part importante des fruits de leurs recherches à des ouvrages collectifs, des périodiques et des encyclopédies. Il est donc nécessaire de procéder à un regroupement de leurs articles dispersés pour permettre à un large public de prendre connaissance de leurs résultats, de leurs hypothèses, et de leurs projets. La collection consacrée aux médiévistes français répond à cette préoccupation.
Ici la personnalité du médiéviste donne au livre toute sa cohérence. Les dix articles regroupés dans ce volume doivent s’entendre comme une contribution à l’histoire de l’État et des institutions au royaume de France à la fin du Moyen Âge. Centrée sur les thématiques de l’office, des principautés et des pratiques administratives, et mettant à profit une historiographie dont le renouvellement a été grand ces dernières années, la réflexion tente d’apprécier comment les institutions ont été pensées et utilisées par les autorités royales et princières en vue d’un bon gouvernement.
Dans cet ensemble, les Chambres des comptes sont l’objet d’une attention particulière tant elles ont été un espace de diffusion d’un discours sur la chose publique. Sensible aux apports de l’histoire du droit, le propos s’intéresse aussi aux rituels en matière d’enquêtes, de contrôle des comptes ou encore de dévolution des offices, pour montrer qu’ils ne sont en rien contradictoires avec la rationalisation des savoir-faire administratifs.

Les élites et la richesse durant le haut Moyen Âge

J.-P. Devroey, L. Feller, R. Le Jan (éd.), Les élites et la richesse durant le haut Moyen Âge, Turnhout, Brepols, 2010.
Ce volume recueille les actes d’un colloque tenu à Bruxelles dans le cadre du programme international « Les élites au haut Moyen Âge » et se propose d’étudier la richesse comme critère d’appartenance à l’élite sociale, politique ou religieuse et les usages faits de leurs biens matériels par les membres de ces groupes.
La possession de biens matériels, qu’il s’agisse de terres, de demeures, de bijoux, d’armes, de biens de production ou de biens de prestige, fait partie des éléments permettant à des groupes sociaux ou à des individus d’exercer leur domination sur les autres. À côté du prestige qu’assure la culture ou de la situation à la tête de réseaux complexes dans une société où les hiérarchies sont essentielles, la richesse classe et contribue à l’établissement du rang d’un individu ou d’un groupe dans l’ordre social.
Être riche entraîne un certain nombre de comportements et contraint à la satisfaction d’obligation de tous ordres : il existe un usage chrétien de la richesse et donc tout un discours sur sa signification et sa destination. La composition des fortunes, leur évolution, leur gestion et leur transmission sont de véritables problèmes auxquels le colloque « Les élites et la richesse durant le haut Moyen Âge » s’est efforcé de répondre, en axant ses interrogations sur les rationalités à l’œuvre dans les comportements des grands agents économiques de la période, qu’il s’agisse d’abbés, d’évêques ou de membres de l’aristocratie laïque.
Pour cette raison, les vingt contributions de l’ouvrage sont distribuées en trois parties, « Discourir sur la richesse », « Être riche » et « Obtenir et utiliser les richesses » qui marquent toutes trois un point de vue sur les interactions entre la richesse et la domination sociale telle qu’elle apparaît à travers les sources à notre disposition.

Théâtres du Moyen Âge

Théâtres du Moyen Âge. Textes, images et performances. N° spécial de la revue "Médiévales", 59 (automne 2010), D. Iogna-Prat et O. Mattéoni dir.

Les articles de ce numéro sont disponibles en texte intégral via abonnement/accès payant sur le portail Cairn.

Sommaire :
- Jelle Koopmans et Darwin Smith : Un théâtre français du Moyen Âge ?
- Taku Kuroiwa, Xavier Leroux et Darwin Smith : De l’oral à l’oral  : réflexions sur la transmission écrite des textes dramatiques au Moyen Âge
- Gabriella Parussa : Éditer les textes de théâtre en langue française  : aperçu historique et nouvelles perspectives
- Corneliu Dragomirescu : Vers une typologie des images du théâtre médiéval
- Rose-Marie Ferré : L’art et le théâtre au Moyen Âge  : jalons et perspectives
- Matthieu Bonicel et Katell Lavéant : Le théâtre dans la ville  : pour une histoire sociale des représentations dramatiques
- Marie Bouhaïk-Gironès : Comment faire l’histoire de l’acteur au Moyen Âge  ?

Maghreb-Italie : des passeurs médiévaux à l’orientalisme moderne

B. Grevin dir., Maghreb-Italie : des passeurs médiévaux à l’orientalisme moderne (XIIIe-milieu XXe siècle), Rome, École française de Rome, 2010 (Collection de l’École française de Rome, 439).

Peut-on esquisser une histoire au long cours des relations entre le Maghreb et l’Italie qui s’écarte des sentiers battus pour retrouver les échos de transferts et contacts culturels méconnus ou oubliés ? Ces essais tentent de le faire en s’aventurant au-delà des scansions traditionnelles. Des échanges médiévaux et des curiosités renaissantes à l’orientalisme « confessionnel » de la Rome et de l’Espagne post-tridentines, de la maturation d’un savoir classique et romantique dans une Italie-Musée qui fut aussi un tremplin à mi-distance entre l’Afrique du Nord et l’Europe académique, jusqu’aux approches positivistes et anthropologiques de l’ère coloniale avec leurs contradictions, c’est à la fois à une réflexion sur les mutations des régimes de savoir et à un parcours entre Maghreb et Italie jouant sur les changements de focales – communautés, réseaux, individus… bassin méditerranéen, espace médian italo-ifriqiyien, microcosmes insulaires – qu’on convie le lecteur dans ce qui se veut une contribution expérimentale à la reconstitution des échanges de savoirs entre les deux rives de la Méditerranée.