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2011

l grandi cantieri dei rinnovamento urbano

P. Boucheron et M. Folin dir., I grandi cantieri del rinnovamento urbano : esperienze italiane ed europee a confronto, secoli XIV-XVI : [atti della sessione Grands chantiers de la rénovation urbaine dell’VIII Congresso internazionale della European Association for Urban History, Stoccolma, 31 agosto 2006 et della Giornata di studi, Roma, 28 settembre 2007 organizzata dall’École française de Rome], Rome, Ecole française de Rome, 2011.

Entre la fin du Moyen Âge et le début de l’époque moderne, de nombreuses villes européennes furent le théâtre de grands chantiers de rénovation urbaine. Des moyens financiers, politiques et intellectuels considérables furent engagés dans des programmes qui visaient une requalification globale de l’image de la ville. Etudes de cas, enjeux et moyens mis en oeuvre à différentes échelles.

De part et d’autre des Alpes. II

Sous la direction scientifique de Guido Castelnuovo et Olivier Mattéoni, "De part et d’autre des Alpes" (II). Chancelleries et chanceliers des princes à la fin du Moyen Âge, Chambéry, Éditions de l’université de Savoie, 2011 (Sociétés, Religions, Politiques, 19).
Cet ouvrage est la publication des actes de la table ronde de Chambéry des 5 et 6 octobre 2006. Il comprend des contributions de : Bernard Andenmatten, Olivier Canteaut, Guido Castelnuovo, Benoît Grévin, Olivier Guyotjeannin, Michael Jones, Isabella Lazzarini, Franca Leverotti, Olivier Mattéoni, Bertrand Schnerb, Gian Maria Varanini.

Qu’est-ce qu’une chancellerie à la fin du Moyen Âge et quel est le profil de ses chanceliers ? Les réponses apportées à cette double interrogation constituent un moyen privilégié d’appréhender la question du pouvoir et de ses mises en formes aux XIV e et XVe siècles. Le chancelier est souvent considéré comme le bras droit du prince tandis que l’ensemble du personnel œuvrant en chancellerie détient l’une des principales clés du succès des États, alors en plein essor, par le contrôle de l’écrit et de ses différents types de production documentaire.
Dans ce deuxième volet d’un plus large projet de recherche dont l’ambition est de comparer les structures politiques, documentaires et administratives des principautés françaises et italiennes aux XIVe et XVe siècles, le regard s’est porté vers les acteurs centraux du pouvoir, tenants de l’écrit princier que l’historiographie, fascinée par les chanceliers intellectuels et humanistes des grandes cités italiennes, a longtemps laissés dans l’ombre. À travers les différents exemples qu’il étudie, de Vérone au Bourbonnais, du royaume de France à la Bourgogne ducale, de Mantoue à la Bretagne et à la Savoie, ce livre se veut une approche globale de l’univers des chancelleries, un organe institutionnel complexe, fuyant même, et rétif à toute généralisation hâtive. De là un triple ordonnancement autour de la typologie des chancelleries princières, des caractéristiques de leurs écritures et du portrait de leur personnel. Plus largement, cet ouvrage propose une réflexion sur les relations entre écriture en chancellerie, pratiques administratives et pouvoir du prince au Moyen Âge tardif.

Richard III

Aude Mairey, Richard III, Paris, Ellipses, 2011 (Biographies Historiques Gp).
Richard III, le plus célèbre des tyrans shakespeariens, apparaît comme l’une des incarnations les plus tragiques du vice au pouvoir. Depuis sa composition à la fin du XVIe siècle, la popularité du Richard III de Shakespeare ne s’est jamais démentie sur scène ou à l’écran.
Cet anti-héros par excellence est pourtant un personnage historique bien réelle, acteur majeur dans la tourmente des guerres civiles anglaises (la guerre des Deux Roses), à la fin du XVe siècle. Dernier roi yorkiste, il s’empare du pouvoir en 1483, à la mort de son frère Édouard IV, en éliminant ses jeunes neveux. Son règne fut bref : le 22 août 1485, il est vaincu à la bataille de Bosworth par le fondateur de la dynastie des Tudor, Henri, comte de Richmond. Pour les Anglais, c’est la fin d’un Moyen Âge dont Richard est le fossoyeur.
Du jour même de son usurpation, Richard a suscité passions et fascination, qui ont conduit à sa transformation en monstre mythique. L’objet de ce livre est d’abord de lui rendre sa dimension historique, de replacer ses actes dans le contexte de la société anglaise de la fin du Moyen Âge, marquée par de profondes transformations sociales, politiques et culturelles. Mais il s’agit aussi d’analyser la métamorphose d’un homme, tout en tentant de comprendre les ressorts de la naissance et la persistance d’un mythe nourri par la question centrale de la perversion du pouvoir et de ses conséquences sur l’(in)humanité.

Religieux et religieuses en Empire

Michel Parisse, Religieux et religieuses en Empire : du Xe au XIIe siècle, Paris, Picard, 2011 (Les Médiévistes français, 11).
Enseignants et chercheurs en histoire médiévale ont en France une activité considérable et reconnue au plan international. En dehors des livres et des manuels qu’ils produisent, ils donnent une part importante des fruits de leurs recherches à des ouvrages collectifs, des périodiques et des encyclopédies. Il est donc nécessaire de procéder à un regroupement de leurs articles dispersés pour permettre à un large public de prendre connaissance de leurs résultats, de leurs hypothèses, et de leurs projets. La collection consacrée aux médiévistes français répond à cette préoccupation. Ici la personnalité du médiéviste donne au livre toute sa cohérence.
Ce choix d’articles mène le lecteur au plus près de la vie religieuse à la veille de la réforme grégorienne, des moniales et chanoinesses aux moines et chanoines, de la fondation d’un monastère jusqu’aux livres des morts ; le parcours traverse une grande partie de l’Europe. On y découvre les hésitations du candidat à la vie de religion, aussi bien que les contraintes imposées à la vierge ou sur la veuve par le poids de la société, le monastère des temps carolingiens aussi bien que le prieuré qui, bâti en hâte à la faveur des renouveaux des XIe et XIIe siècles, doit se choisir une règle, trouver sa place dans la campagne, se construire un temporel solide, accueillir ou refuser les demandes. Aucun récit n’approche la Vie de Jean de Gorze par le souffle quasi épique qui le traverse, mais les hésitations de Rolduc, les interrogations du moinillon du Mans, la vocation de Marswidis, la ferveur des premiers cisterciens, la générosité des rois, des princes et des évêques, l’élan des empereurs comme des ministériaux, forgent un tableau vivant de la vie des religieux et religieuses en royaume de France ou en terre germanique. C’est la même prière qui se chante en Saxe, à Maubeuge, ou à Remiremont, les mêmes réseaux qui se tissent entre les communautés. Ce petit livre ne prétend pas couvrir tout le monde des religieux, mais en faire percevoir l’esprit.

La Vierge au manteau du Puy-en-Velay

Hélène Millet et Claudia Rabel, La Vierge au manteau du Puy-en-Velay. Un chef d’œuvre du gothique international (vers 1400-1410), Paris, Éditions Fage, 2011 .
Parmi ses nombreux trésors, le musée Crozatier du Puy-en-Velay possède une Vierge au manteau qui depuis plus d’un siècle intrigue historiens et historiens de l’art. Une enquête pluridisciplinaire permet enfin d’apporter des réponses aux nombreuses énigmes que pose ce tableau du gothique international.
La Vierge au manteau est l’œuvre d’un artiste probablement originaire de Flandre, actif à Paris dans les milieux de la cour royale. Destinée à orner l’église des Carmes du Puy, elle a été conçue par un théologien qui devint prieur du couvent, à l’époque d’effervescence mariale qui accompagna le jubilé de 1407. Dans le rôle du mécène, on devine la figure du vicomte de Polignac.
Récemment étudiée en laboratoire, la peinture s’est révélée unique à bien des égards : par son support de toile, par son iconographie combinant la thématique du manteau protecteur à la légende des Trois Maries, filles de sainte Anne, par son message d’ordre et de paix dans une période particulièrement troublée de l’histoire de France et de l’Église.

L’espace public

Sous la direction de Patrick Boucheron et de Nicolas Offenstadt, L’espace public au Moyen Âge, Paris, Puf, 2011 (le Nœud gordien).

L’histoire du Moyen Âge n’est pas seulement celle de la domination : on échange, on débat, on critique, on proteste. Mais s’agit-il pour autant d’un espace public au sens que le philosophe allemand Jürgen Habermas a donné à ce terme ? Telle est la question que posent les différentes contributions rassemblées dans ce livre, proposant d’abord une réflexion sur les intentions et les implications de la théorie habermassienne, explorant notamment les usages qu’en firent historiens et spécialistes des sciences sociales. Mais c’est à l’enquête empirique qu’il appartient de définir les lieux et les moments, les formes et les acteurs de cet échange politique au Moyen Âge, de la place publique à la cour du roi en passant par l’université et les conseils de ville. À travers différentes études de cas, on tente ainsi de saisir la manière dont se déploie une sphère où les hommes du Moyen Âge ont pu éprouver un usage politique de la raison.
Cette publication résulte des travaux qui ont été menés lors de cinq journées d’études du LAMOP (organisées avec le soutien de l’Institut universitaire de France), les 7 décembre 2004, 31 mai 2005, 13 décembre 2005, 13 juin 2006 et enfin le 5 décembre 2006. À son côté seront publiés très prochainement, sur le site du LAMOP, quatre textes complémentaires.

L’évêque, juge de paix

Laurent Jégou, L’évêque, juge de paix. L’autorité épiscopale et le règlement des conflits entre Loire et Elbe (milieu VIIIe-milieu XIe siècle), Turnhout, Brepols, 2011.

Les évêques ont été des acteurs majeurs de la paix durant tout le Moyen Âge. La présente étude s’attache à démontrer le rôle structurel exercé par l’épiscopat dans le règlement des conflits au haut Moyen Âge, tout en dégageant les évolutions majeures qui s’observent dans ce domaine entre l’avènement de la dynastie carolingienne et les débuts de la réforme grégorienne.
La reconstitution des cadres, des procédures judiciaires et des stratégies déployées à l’occasion des règlements constitue un moyen d’appréhender les enjeux que représentait la justice épiscopale dans la société du haut Moyen Âge. Pourquoi les évêques furent-ils si souvent sollicités pour résoudre les litiges, alors même qu’ils ne disposaient d’aucun pouvoir coercitif capable d’imposer leurs décisions aux parties ? Agissant en « juges de paix », ils se sont appliqués à régler les conflits en privilégiant l’échange, la négociation et la réconciliation, tout en s’attachant à préserver les intérêts de leurs églises et de leurs parentèles. Dans cette perspective, le concept d’autorité se révèle capital pour appréhender la manière dont ces hommes d’Église sont intervenus dans les conflits et pour mesurer la valeur que les populations accordaient aux règlements épiscopaux.
L’action des évêques dans le processus judiciaire se situe à la croisée du religieux, du politique, du juridique et du social. Son analyse donne l’occasion de souligner les interactions de l’Église avec la société et de reconsidérer la place de l’épiscopat et de la paix dans la société du haut Moyen Âge.

Les collégiales et la ville dans la province ecclésiastique de Reims

Sous la direction scientifique de Roselyne Le Bourgeois, Anne Massoni et Pascal Montaubin, Les collégiales et la ville dans la province ecclésiastique de Reims (IXe-XVIe siècles). Actes du colloque de Beauvais du 3 au 5 juillet 2009 organisé en l’honneur d’Hélène Millet, Amiens, C.A.H.M.E.R., 2011 (Histoire médiévale et archéologie, 23.
SOMMAIRE :
- Anne Massoni (Maître de conférences, Université de Limoges), « Introduction »
- Brigitte Meijns (Chargée de recherches du Fonds de Recherche Scientifique – Flandre (Belgique), « Les collégiales des villes de Flandre, Xe-XIIe siècles »
- Paul Trio (Professeur, Université de Louvain-Courtrai, Belgique), « Les collégiales médiévales en Flandre (environ 1300-1500) : entre pouvoir et service »
- Bernard Delmaire (Professeur honoraire, Université de Lille III-Charles De Gaulle), « Les collégiales, leurs paroisses et la vie paroissiale dans les villes d’Artois et de Flandre wallonne (XIIe-XVIe siècle) »
- Roselyne Le Bourgeois-Viron (Maître de conférences, Université de Picardie-Jules Verne [IUFM]), « Les collégiales de Beauvais (XIe-XVIe siècle) »
- Nathalie Barré (Archiviste, Archives de Tourcoing ; doctorante à l’Université Marc Bloch de Strasbourg), « Sainte-Croix de Cambrai : un chapitre collégial sous contrôle (XIe-XIIIe siècles) »
- Sofiane Abdi (Professeur agrégé d’histoire), « L’intégration des collégiales Saint-Firmin le Confesseur et Saint-Nicolas au Cloître dans la ville d’Amiens à la fin du Moyen Âge »
- Sylvette Guilbert (Maître de conférences honoraire, Université de Reims-Champagne-Ardennes), « La collégiale Notre-Dame en Vaux et la ville de Châlons-en-Champagne »
- Nicolas Philippe (Doctorant à l’Université de Reims-Champagne-Ardennes), « L’emprise de la collégiale Saint-Symphorien dans la ville de Reims »
- Jean-François Cauche (Docteur en histoire de l’Université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne), « La collégiale de Saint-Barthélemy de Béthune et ses relations avec les seigneurs et la commune. Enjeux de pouvoir, XIe - XIIIe siècles »
- Pierre Desportes (Professeur honoraire, Université de Picardie-Jules Verne), « Saint-Quentin en Vermandois : la collégiale et la ville »
- Pascal Montaubin (Maître de conférences, Université de Picardie-Jules Verne), « De la collégiale séculière au monastère bénédictin Saint-Corneille de Compiègne (IXe-XIIe siècles) : jusqu’où collégiale et ville sont-elles compatibles ? »
- Monique Maillard-Luypaert (Chercheur associé aux Facultés Saint-Louis de Bruxelles, Belgique), « Les collégiales du Hainaut. Le cas du chapitre collégial de Saint-Ursmer, déménagé de Lobbes, en principauté épiscopale de Liège, à Binche, “ bonne ville ” du comte de Hainaut (1409) »
- Isabelle Clauzel-Delannoy (Docteur de l’Université de Lille III-Charles De Gaulle), « Les collégiales régulières de Boulogne-sur-Mer »
- Patrick Demouy (Professeur, Université de Reims-Champagne-Ardennes, E.A. 2616), « Conclusions »
- « Annexe : liste provisoire des collégiales séculières de la province ecclésiastique de Reims (XIIe-XVIe siècles) » par Bernard Delmaire (Professeur honoraire, Université de Lille III-Charles De Gaulle)
- « Index des noms de collégiales séculières » par Pascal Montaubin

Les historiens et l’informatique

Études réunies par Jean-Philippe Genet et Andrea Zorzi, Les historiens et l’informatique. Un métier à réinventer, Rome : École Française de Rome, 2011, (Collection de l’Ecole Française de Rome, 444).
Ce colloque qui termine le programme ANR ATHIS (Ateliers Histoire et Informatique) emprunte son titre à Marc Bloch, maître autant que modèle et inspirateur pour les historiens du XXIe siècle. Plus de 35 ans après la tenue du premier colloque sur l’histoire et l’informatique tenu à l’École Française de Rome en 1975, il fait le bilan de six ateliers qui, réunis depuis 2006, se sont efforcés de faire le point sur les évolutions récentes de l’informatique et de leur impact sur le métier d’historien. C’est aussi un regard porté vers l’avenir, pointant, à partir de l’expérience acquise, les grandes lignes d’une évolution prévisible, afin d’inciter l’historien à tirer le meilleur profit de ces transformations pour réinventer sa pratique scientifique de chercheur et ses méthodes didactiques d’enseignant. Dépendant de ses sources et de sa capacité à les comprendre et à les interpréter, placé à la charnière des sciences humaines et des sciences sociales, l’historien doit en effet exploiter les opportunités que lui offre un outil informatique dont l’usage non informé n’est pas sans risque. Les problèmes abordés dans ce volume concernent le traitement des sources, qu’il s’agisse de l’édition critique ou de l’accès aux collections des bibliothèques et des archives, mais couvre aussi des domaines qui vont de l’archéologie et du développement de l’édition électronique à l’enseignement de l’histoire et aux marges disciplinaires de l’histoire, l’informatique favorisant les transferts de méthodes et de problématiques d’une science à l’autre (par exemple la linguistique, avec la textométrie, ou la géographie, avec la cartographie informatisée et l’analyse spatiale). Sont aussi abordés ici les apports – et les dangers – de l’internet et d’un Web 2.0 dont certains protagonistes vont jusqu’à proposer une « histoire sans les historiens ». D’une communication à l’autre, résonne la préoccupation majeure des historiens : comment pleinement utiliser l’informatique et ses prodigieuses ressources tout en préservant la liberté intellectuelle et la rigueur scientifique de l’historien, dans un univers où les contraintes, notamment économiques, pèsent d’un poids inconnu jusqu’ici.

Enfermements

sous la direction d’Isabelle Heullant-Donat, Julie Claustre et Élisabeth Lusset, Enfermements. Le cloître et la prison (VIe-XVIIIe siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, 2011.
Dès le Moyen Âge, le claustrum et le carcer, le cloître et la prison, ont été associés. Exaltant l’ascèse monastique, Bernard de Clairvaux, pour ne citer que lui, comparait déjà le monastère à une prison ouverte, où seule la crainte de Dieu retenait les moines. Aujourd’hui, les liens entre cloître et prison sont encore perceptibles dans le site exceptionnel de Clairvaux, ancienne abbaye cistercienne fondée au XIIe siècle et transformée en centre pénitentiaire au XIXe siècle.
Dans les années 1960-1970, penseurs des institutions répressives et historiens du monachisme ont âprement polémiqué sur l’analogie entre cloître et prison. Afin de dépasser les apories de ces controverses et de renouer les fils du dialogue interrompu entre historiens du cloître et historiens de la prison, cet ouvrage propose une histoire commune des deux enfermements. Il explore les conceptions et les valeurs associées à l’enfermement, les particularités de la vie en milieu clos, la sociologie des groupes exposés à l’enfermement, dans l’ensemble de l’Europe, de l’Espagne à la Saxe et de l’Angleterre à l’Italie, entre le vie et le XVIIIe siècle. Faisant appel aux meilleurs spécialistes internationaux de ces questions, il privilégie les vues synthétiques plutôt que les études de cas. Il dessine enfin les renouvellements historiographiques intervenus depuis quatre décennies dans les domaines de l’histoire du droit, de l’histoire sociale et de l’histoire religieuse. enfermements
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Bâtir au Moyen Âge

Ph. Bernardi, Bâtir au Moyen Âge, Paris, CNRS Éditions, 2011.

Charpentiers, maçons, tailleurs de pierre : c’est toute la vie quotidienne des chantiers du Moyen Âge qui est restituée ici. Importance de la main-d’œuvre, fourniture et prix des matériaux, outillage, transport, répartition du travail, hiérarchie et salaires, place de l’architecte, diversité des lieux investis par les constructeurs et rôle de la loge où travaillent apprentis et compagnons : Philippe Bernardi raconte comment l’on bâtissait au temps des cathédrales.

Traitant des divers types de constructions de l’Europe occidentale, et des apports les plus récents de la recherche (sources écrites, iconographiques, archéologiques ou issues des laboratoires), il rend vivante autant qu’il l’élargit l’histoire des constructeurs du Moyen Âge, de leur métier et de leur art.

SOMMAIRE
- Introduction
- Le bâtiment entre industrie et artisanat
- La population des bâtisseurs
- Le lieu du chantier
- Économie et construction
- Les conditions de l’entreprise
- Organisation du travail
- Un rêve de pierre
- L’art et la science
- Projet et implantation
- Les fondations
- Murs, baie, support et organe de stabilité
- Le couvrement
- La couverture
- Les sols
- Le décor
- Conclusion
- Annexes

Du papier à l’archive

J.-Ph. Genet, J.-Fr. Ruggiu dir., Du papier à l’archive, du privé au public. France et îles britanniques, deux mémoires, Paris, Publications de la Sorbonne, 2011.
Que disent les archives sur ceux qui les constituent ?
Dès le XIIe siècle, le roi anglais, sûr de sa force, se préoccupe de gestion et le roi français, quant à lui mal assuré, s’inquiète de ses droits et de ses territoires. Et si la Révolution française crée les archives départementales, il faut attendre le XIXe siècle pour que l’Angleterre s’intéresse à ses archives locales. Les archives, laboratoire où se construisent les mémoires nationales, témoignent des différences structurelles entre deux États, deux sociétés, deux cultures. Mais se pose invariablement le problème de la frontière, toujours fluctuante, entre privé et public : qu’est-ce qu’un document privé, qu’est-ce qu’un document public ? La réponse diffère selon que l’on se réfère au politique ou au juridique (le document public, émis par un détenteur ou un agent de l’autorité publique, s’oppose à celui qu’émet une personne privée), ou au social (le document public est accessible au public, à l’inverse de celui qui est secret, ou, stricto sensu, privé – ici s’ouvre la problématique de l’espace public), ou enfin au métier d’historien (les documents publics sont ouverts à l’historien, par opposition à ceux conservés dans des fonds inaccessibles). Cet inventaire d’oppositions n’est pas restrictif et aucune de ces catégories n’est stable : elles subissent des variations, variations dans le temps, mais aussi variations selon les domaines auxquels appartiennent les documents (ainsi, par exemple, le glissement du religieux du public vers le privé, ou, à l’inverse, de l’intelligence – au sens anglais – du privé vers le public). Pourtant, chacune de ces frontières a laissé des traces dans la constitution, la conservation et la classification des fonds d’archives à partir desquels les historiens ont construit les deux mémoires de la France et des îles Britanniques. Les études proposées dans ce recueil, adoptant des points de vue divers et parfois inattendus, nous révèlent ces multiples discordances qui éloignent et opposent fréquemment une France et une Angleterre pourtant si proches.

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Avant le contrat social

François Foronda (dir.), Avant le contrat social. Le contrat politique dans l’Occident médiéval (XIIIe-XVe siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, 2011 (Collection Histoire ancienne et médiévale - numéro 107).
Dans son Contrat social, Rousseau noue définitivement l’articulation entre société, souveraineté et sujétion. Simplement l’évoquer, c’est d’un seul trait mettre en place tout un champ d’analyse : la production sociétale de l’État. Même s’il porte sur des situations et des expériences antérieures au moment du contrat rousseauiste, et qu’il ne prétende aucunement établir entre celui-ci et celles-là un quelconque lien généalogique, cet ouvrage prend bien place dans ce champ. Mais davantage à la manière d’un rappel : le Moyen Âge a connu lui aussi une certaine articulation entre société, souveraineté et sujétion. Elle est obtenue dans la plupart des cas, y compris dans les régimes politiques a priori les plus réfractaires à cette idée et à cette pratique, par le contrat. C’est ce passage obligé, qui fait continuum dans la société et la structure de manière proprement politique, que désigne l’expression « contrat politique ». Elle pointe aussi un rapport de stricte synonymie entre société politique et société contractuelle. Elle signale enfin un temps d’ouverture et d’expérience des possibles, dont l’historien doit tenir compte s’il ne veut pas manquer un maillon fondamental de l’histoire de la souveraineté. Ce sont ce passage, ce rapport et ce temps, dont la conjonction produit parfois une virtualité politique du nom de République, qu’entreprend d’analyser ce livre collectif. Il est le dernier acte de l’enquête lancée en 2004 par François Foronda. Jusqu’à présent centrée sur la Castille et la péninsule Ibérique – Du contrat d’alliance au contrat politique. Cultures et sociétés politiques dans la péninsule Ibérique de la fin du Moyen Âge, Toulouse, Méridiennes, 2007 ; El contrato político en la Corona de Castilla. Cultura y sociedad políticas entre los siglos X al XVI, Madrid, Dykinson, 2008 –, cette enquête prend ici toute sa dimension européenne, grâce à la collaboration d’une trentaine d’historiens, spécialistes de l’Italie, de l’Empire, de la France, de l’Angleterre et des Espagnes au Moyen Âge.

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Dictionnaire des noms de lieux de la France

P.-H. Billy, Dictionnaire des noms de lieux de la France, Paris, Errance, 2011.

Ce dictionnaire comporte un peu plus de 1500 articles. Les noms étudiés sont ceux des structures administratives (régions et départements), des villes (préfectures et sous-préfectures), de villages d’importance historique, des massifs et de leurs points culminants, des fleuves et des principales rivières, des régions géographiques et des pays historiques, des îles. Le territoire étudié couvre l’intégralité des 95 départements de la France métropolitaine. Dans les recherches qui ont permis de réaliser le travail, le dépouillement des sources antiques et médiévales a été privilégié à fin d’assurer scientifiquement l’étude étymologique de ces noms.
Un effort particulier a été mené d’une part sur le lien qui unit le nom au référent, l’objet géographique qui le porte, lien qui manquait cruellement dans les études antérieures, d’autre part sur plusieurs centaines de noms qui n’avaient jamais été étudiés jusqu’ici. L’objectif de ce travail est de fournir un large panel de la toponymie française de ses origines (pré-indo-européennes parfois) jusqu’aujourd’hui, en utilisant des documents jusqu’ici pas ou peu, voire mal exploités, et une méthodologie nouvelle qui repose à la fois sur une quasi-exhaustivité documentaire et un comparatisme nécessaire des données de domaines linguistiques différents, internes ou externes à la France.
La langue constitue en effet le moyen de nommer un lieu ou une personne perçus dans ces cadres précis. Un simple exemple : une haute montagne porte plusieurs noms donnés par des géographes d’une part, des alpinistes d’autre part, les habitants les plus proches enfin, lesdits habitants lui donnant eux-mêmes différents noms selon leur localité d’habitat. L’ouvrage apporte ainsi de la nouveauté et dans la méthodologie, et dans le traitement, et dans les données.
Il revient ainsi à chaque lecteur, en apprenant par l’histoire des noms le passé des lieux, d’en respecter l’âme présente et de préserver leur avenir : nom et lieu sont indéfectiblement liés dans la mémoire de notre société.

Anthroponymie et migrations

M. Bourin, P. Martinez Sopena (dir.), Anthroponymie et migrations dans la chrétienté médiévale, Madrid, Casa de Velazquez, 2011
La mobilité géographique est d’une brûlante actualité. Ce volume a choisi un fil directeur pour l’aborder dans ses manifestations médiévales, celui du nom des migrants. Au-delà de l’étude des courants migratoires, de leurs directions et de leur intensité, il s’agit de déchiffrer, à travers les comportements onomastiques, les relations entre autochtones et nouveaux venus, et les modalités de l’intégration des étrangers. Cette approche implique une connaissance approfondie des caractéristiques anthroponymiques régionales. Selon des méthodes variées, des exemples divers sont ici examinés, choisis à travers toute la période, pris dans différentes régions, concernant des individus pauvres ou riches, tous venus de loin, autour d’une même question:qu’arrive-t-il au nom des migrants ?

Table des matières (doc)

La ville médiévale

P. Boucheron et D. Menjot, La ville médiévale, Paris, Le Seuil (Points Histoire), 2011 (réédition revue et augmentée d’une préface du tome 2 de L’Histoire de l’Europe urbaine, dir. Jean-Luc Pinol, Paris, Le Seuil, 2003).

Avec l’implosion du monde romain, la ville de l’Antiquité se rétracte ou disparaît lentement tandis qu’apparaissent de nouvelles réalités urbaines qui ne se laissent plus circonscrire par le cadre politique et spatial de la cité. Faut-il alors parler de "ville médiévale" ? Une chose, en tout cas, est certaine : c’est au cours du millénaire médiéval que se redessine les contours d’une nouvelle Europe urbaine. Entre les VIIe et Xe siècles, des modèles originaux d’urbanisation surgissent, le plus souvent hors du bassin méditerranéen qui fut le berceau de la civitas. Durant les siècles du "grand progrès" (XIe-début XIVe siècle) se développe une vigoureuse et brillante floraison de villes. Les nouvelles communautés urbaines sont des sociétés politiques dans lesquelles s’inventent non seulement des manières particulières de travailler, d’habiter et de cohabiter mais aussi des pratiques de gouvernement que les hommes au pouvoir prétendent exercer au nom du bien public. Pourtant, quand le Nouveau Monde est découvert, l’Europe qui s’est construite au Moyen Âge n’est pas une Europe des villes mais un système d’États monarchiques qui intègrent les villes dans leur construction politique.