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Accueil du site > Publications > A paru en librairie > 2012

2012

Agôn

F. Bougard, R. Le Jan, T. Lienhard (eds.), Agôn. La compétition, Ve-XIIe siècle, Turnhout, Brepols, 2012.

Alors que le monde antique vit au rythme de la compétition individuelle et collective, celle-ci paraît perdre beaucoup de son importance dans l’Occident du haut Moyen Âge. Entre les dernières manifestations des jeux du cirque dans l’Occident latin au VIe siècle et la naissance des tournois chevaleresques à la fin du XIe siècle, la dimension compétitive s’y efface, sauf exception comme l’Irlande, alors qu’elle garde une importance notable dans le monde byzantin et dans l’Islam. Les concours étaient depuis longtemps en butte aux critiques des penseurs chrétiens, en ce qu’ils ressortissent de la catégorie honnie des spectacles. À partir du milieu du Ve siècle, le coût économique de telles entreprises devint difficilement supportable, à un moment où la dépense somptuaire prenait d’autres cibles et où les systèmes de valeurs des royaumes barbares se détournaient des jeux au profit de l’émulation entre pairs et de l’entraînement. Cependant, la compétition reste largement présente dans d’autres domaines. Les jeux de société intègrent cette dimension. La tradition de la joute oratoire se poursuit, d’Ennode aux tensos et aux jeux partis en passant par les rivalités poétiques de la cour carolingienne. Le vocabulaire de l’agôn est réinvesti par les auteurs chrétiens, sur la base de l’héritage patristique, spécialement à l’époque carolingienne ; avec des hauts et des bas, il s’adapte au martyre et plus généralement au combat de la vie chrétienne. La recherche des femmes, la quête de la gloire aux frontières peuvent aussi être lues au filtre de la compétition. Ces divers aspects sont traités dans le présent volume, qui inaugure une série dédiée à « la compétition dans les sociétés du haut Moyen Âge ».

Présentation et sommaire sur le site de l’éditeur

Les Bains de Pouzzoles

Pierre d’Eboli, Les Bains de Pouzzoles, Introduction et traduction de Benoît Grévin, Paris, Presses universitaires de France, 2012.

Les Bains de Pouzzoles ne sont pas seulement le traité de balnéothérapie le plus fameux du Moyen Âge. Dans ce poème latin écrit par Pierre d’Eboli au début du XIIIe siècle se lit la fascination pour ces installations thermales d’origine romaine, liées à l’activité volcanique de la région napolitaine et chargées par le folklore médiéval d’une aura légendaire. À la croisée des enfers virgiliens, de l’essor de la médecine savante et du voyage d’agrément, la description des bains de Pouzzoles invite à une plongée étonnante dans l’imaginaire et la science du Mezzogiorno médiéval. Le manuscrit conservé à la Fondation Martin Bodmer, dont les enluminures portent la trace des nouveaux courants picturaux dans la Naples du XIVe siècle, offre un support idéal pour pénétrer cet univers mystérieux.

Album Christine de Pizan

G. Ouy, C. Reno, I. Villela-Petit, Album Christine de Pizan, Turnhout, Brepols, 2012 (Texte, Codex & Contexte, 14)

De tous les écrivains du Moyen Âge, Christine de Pizan est celui dont le plus grand nombre de manuscrits originaux sont conservés, certains autographes, les autres réalisés sous sa direction. Ces cinquante-deux manuscrits forment donc un ensemble inestimable et représentent un objet d’étude d’une exceptionnelle richesse d’enseignements, tant pour les historiens du livre et les codicologues que pour les historiens de l’art ou de la littérature.

Fruit de trente ans de travaux menés par Gilbert Ouy et Christine Reno, auxquels s’est jointe l’historienne de l’art Inès Villela-Petit, l’Album Christine de Pizan a bénéficié du précieux concours d’Olivier Delsaux, James Laidlaw et Tania Van Hemelryck, ainsi que des conseils avisés de Marie-Thérèse Gousset, pour offrir une étude complète du corpus des manuscrits de l’auteur. Les peintres enlumineurs et les ornemanistes à son service, pourvus de nom de convention lorsqu’ils n’en avaient pas encore, sont aussi étudiés, beaucoup pour la première fois.

Présentation sur le site de l’éditeur.

Palazzo Datini a Prato

J. Hayez, D. Toccafondi et M. R. de Gramatica dir., Palazzo Datini a Prato. Una casafatta per durare mille anni, Florence, Polistampa, 2012.

€ 120,00 ISBN : 978-88-596-0949-0

Un’opera lungamente attesa, che descrive da una molteplicità di prospettive una delle massime testimonianze artistiche del Trecento

Il primo tomo dell’opera, grazie ai contributi di noti studiosi internazionali, documenta le fasi costruttive di una delle più importanti testimonianze architettoniche del Trecento, un palazzo destinato a ospitare uno dei più facoltosi e attivi mercanti del tempo e la sua famiglia, costituita anche da parenti, servitori e collaboratori. Una serie di saggi ricostruisce la ricca ornamentazione pittorica all’interno e all’esterno del palazzo e la struttura del vasto giardino. Una sezione di grande interesse storico analizza la funzione della dimora come centro non soltanto della vita privata ma anche degli affari del pratese, documentati da un imponente archivio di lettere e scritture contabili che rappresenta uno dei massimi patrimoni di conoscenza sul Trecento in Italia e in Europa. Successivamente assistiamo alla trasformazione del palazzo, per volontà dello stesso Datini, in opera assistenziale di fondamentale importanza nella società pratese, con ulteriori trasformazioni architettoniche, sino agli interventi ottocenteschi e novecenteschi. Conclude il primo tomo un’interessante carrellata sugli attuali restauri della struttura e della superstite decorazione pittorica in vista della sua futura destinazione culturale e museale. Il secondo tomo accoglie una dettagliata cronologia degli interventi architettonici e, soprattutto, una vasta appendice che presenta i più importanti documenti dell’Archivio Datini relativi all’attività commerciale di Francesco di Marco e alla sua corrispondenza, con particolare riguardo a quella con artisti e artigiani che collaborarono all’edificazione e decorazione del palazzo.

Coordinamento editoriale di Maria Raffaella de Gramatica

Scritti di Claudio Cerretelli, Philippe Bernardi, Brenda Preyer, Maria Pia Mannini, Margherita Romagnoli, Cristina Gnoni, Marco Masseti, Philine Helas, Jérôme Hayez, Chiara Marcheschi, Claudio Paolini, Diana Toccafondi, Simona Brambilla, Giuliano Pinto, Veronica Vestri, Vanessa Castelnovi, Francesca Carrara, Lia Pescatori, Francesca Piqué, Svitlana Claudia Hluvko, Cecilia Frosinini, Letizia Montalbano, Michela Piccolo, Maria Raffaella de Gramatica, Gabriele Ciolini

Vivre de son art

A. Graceffa dir., Vivre de son art. Histoire du statut de l’artiste XVe-XXIe siècles, Paris, Hermann, 2012.

Musicien(ne)s, écrivain(e)s, plasticien(ne)s, acteurs, actrices ou scénaristes… : tous sont des artistes. Depuis l’émergence de cette catégorie au XVe siècle jusqu’à aujourd’hui, ces praticiens de l’art, auteurs comme interprètes, ont dû négocier des statuts spécifiques et des droits particuliers afin de pouvoir, simplement, vivre de leur art.
Face aux évolutions technologiques et à la constitution d’un marché de l’art, il fallut inventer et renforcer un statut social particulier. Son rôle fut et reste le même : palier l’insécurité et la fragilité souvent liées à la condition de créateur, et l’adapter aux nouvelles pratiques et aux réalités socio-politiques changeantes. Comprendre cette histoire longue, ses permanences et ses mutations, telle est l’ambition de cet ouvrage collectif initié par l’association des métiers de la création SMartFr. Des chercheurs de disciplines et d’horizons très divers se sont associés pour lui donner corps, et construire ensemble une approche pluridisciplinaire et croisée.
En ce début de XXIe siècle, personne ne remet plus en question le rôle social du créateur. Mais, une fois encore, des révolutions technologiques imposent de repenser le statut de l’artiste et de son oeuvre. C’est à la lumière des expériences passées que nous pourrons, ensemble, inventer les nouvelles formes de protection du travail créatif.

Avec les contributions de : Jan Blanc, Marie Bouhaïk-Gironès, Émilie Bouvard, Böjrn Olav Dozo, Céline De Potter, Jérôme Giusti, Catherine Gonnard, Agnès Graceffa, Mathieu Grégoire, J.F. « Maxou » Heintzen, Béatrice Joyeux-Prunel, Johannes Landis-Fassler, Sophie-Anne Leterrier, Claire Maingon, Sylvain Maresca, Hélène Marquié, Delphine Naudier, Hyacinthe Ravet, Brigitte Rollet, Séverine Sofio et Martine Watrelot.

Un prince face à Louis XI

O. Mattéoni, Un prince face à Louis XI. Jean II de Bourbon, une politique en procès, Paris, PUF, "Le noeud gordien", 2012, 407 p.

Dans la lutte que mène Louis XI contre les princes, le duc de Bourbon, Jean II, fait figure d’oublié. Or, en 1480, ses principaux officiers sont mis en accusation pour avoir attenté aux droits du roi. Après une enquête sur le terrain, un procès s’ouvre devant le parlement de Paris. Il donne lieu à de riches plaidoiries où sont détaillés l’ensemble des excès, usurpations de cas royaux et autres « exploits » de juridiction souveraine censés avoir été commis par les hommes du duc.
C’est autour de cette procédure qu’est construit le présent livre. Pour en comprendre les enjeux, la politique de Jean II de Bourbon dans sa principauté a fait l’objet d’une nouvelle lecture. Elle montre que le duc a élaboré, dans les années 1470, un véritable projet politique, fondé sur un idéal de réforme, dont les fondements divins et les implications souveraines ont pu être jugés, par les agents royaux, attentatoires aux intérêts de la Couronne.
Le procès de 1480 a été pensé comme une leçon de souveraineté à l’intention du duc de Bourbon. Il doit être lu comme la confrontation, non seulement de deux pouvoirs, mais aussi de deux conceptions du pouvoir.
Ce livre est une contribution de premier plan à l’histoire des rapports politiques entre Louis XI et les princes.

Devenir historien

D. Smith, Devenir historien, Paris, Publications de la Sorbonne, 2012 (Itinéraires, 3).

« L’historien est donc convié à comprendre la trajectoire de son itinéraire. Non pas faire son autobiographie intellectuelle, et présenter l’homme puis l’oeuvre et les résultats, deux régimes mis côte à côte et distingués dans leur substance, mais décrire son projet scientifique de production de sens en termes de transactions, interférences, dynamiques, construction symbolique et sociale… Chemin faisant, ce que j’ai tissé avec la navette des mots sur le métier rétrospectif est certainement bariolé. Mais, au regard de la trame et des motifs du tissu, en voyant combien il m’importait de nouer des nœuds clairs sur le fil du temps pour échapper au chaos, je n’ai qu’une seule conclusion : on ne naît pas historien, on le devient. »

Présentation de l’ouvrage et table des matières (pdf)

La fabrique de la norme

La fabrique de la norme. Lieux et modes de production des normes au Moyen Âge et à l’époque moderne, V. Beaulande-Barraud, J. Claustre et E. Marmursztejn dir., Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2012.

À travers une grande variété de documents – livres de pèlerinage, lettres de grâce, statuts synodaux, hagiographies… –, la norme est ici appréhendée en diverses « fabriques » traitées au travers d’institutions, d’images et de discours. Outrepassant les frontières chronologiques et disciplinaires communes, ce volume associe à une réflexion historiographique sur la normativité des études précises de cas. Il manifeste la réelle productivité historique de l’étude des normes.

Introduction (pdf) par Elsa Marmursztejn

Table des matières (pdf)

L’Entretemps

Patrick Boucheron, L’Entretemps. Conversations sur l’histoire, Paris, éditions Verdier, 2012.
Quel est le problème ? On le dira ici simplement, tant est criante son actualité. Il s’agit de trouver les lieux où peut se dire le politique.
Non pas la parole instituée et instituante de la grande émotion révolutionnaire, mais celle, vibrante, efficace pour chacun, qui cheminera librement dans nos vies. Car elle s’énonce partout, sauf là où elle s’annonce comme politique.
Face aux textes, devant l’image, il faut pour la saisir s’adonner à quelques exercices de lenteur.
Faire comme eux, les trois philosophes. Trois hommes d’âge différent, qui méditent, qui commentent et qui espèrent. Ils prennent la mesure de la diversité du monde, tandis que le jour faiblit. Mais qui sont-ils ?
Giorgione a peint la succession des âges comme une énigme. Alors tentons de les faire converser, depuis le pli du temps qu’ils occupent, arrêtés là, désœuvrant le cours glorieux des siècles – dans l’entretemps.

Le parchemin des cieux

Benoît Grévin, Le parchemin des cieux. Essai sur le Moyen Âge du langage, Paris, Éditions du Seuil, 2012 (L’univers historique)
Le Moyen Âge fut peut-être l’âge d’or de cette diversité linguistique tant menacée de nos jours par la globalisation. Des langues héritières du passé, sacralisées par leur rôle de support des textes divins, y côtoyaient toutes sortes d’idiomes, aujourd’hui disparus ou marginalisés, comme à l’origine de nos modernités. Comment recréer ces paysages sonores où s’entrechoquaient des dizaines de cultures linguistiques, orales et écrites, guerrières et marchandes, globales et locales, populaires et savantes ?
Benoît Grévin aborde leur histoire dans une perspective anthropologique et comparative, par un aller-retour entre deux des grandes aires de civilisation qui conditionnent notre modernité : la chrétienté occidentale, dominée par la référence au latin impérial et papal, classique et biblique, sous l’égide duquel s’organise la multiplicité des cultures linguistiques romanes, germaniques, slaves, celtes, etc., et l’islam classique, où la centralité de l’arabe, coranique et poétique, scientifique ou dialectal, recouvre les histoires entrecroisées des cultures turques, iraniennes ou berbères…
De Londres à Samarkand, de la Sicile au Caire, Benoît Grévin nous entraîne bien au-delà de la présentation traditionnelle de ces cultures linguistiques, à travers l’étude de la pensée médiévale du langage, pour nous initier aux mécanismes de transmission des cultures textuelles, ainsi qu’aux procédures de rédaction des grands textes politiques, religieux ou littéraires, de part et d’autre de la Méditerranée. Il se donne ainsi les moyens de retrouver, derrière leurs différences, les caractéristiques communes à ces deux Babel médiévales.

Langue et histoire

Sous la direction de J.-M. Bertrand, P. Boilley, J.-P. Genet et P. Schmitt-Pantel, Langue et histoire. Actes du colloque de l’École doctorale d’histoire de Paris 1, INHA, 20 et 21 oct. 2006, Paris, Publications de la Sorbonne, 2012 (Homme et société, 39).
Depuis Saussure, nous savons tous que la langue est la plus importante de toutes les institutions d’une société, celle sans laquelle, précisément, il n’y aurait pas de société. Elle est pourtant trop peu étudiée par l’historien : si ses sources sont sacrées, que fait-il de la langue dans laquelle elles lui sont parvenues ? Sans doute lui prête-t-il la plus grande attention, s’il doit éditer un texte ou si celui-ci lui oppose, par sa difficulté ou par les problèmes d’authenticité qu’il soulève, une résistance : l’historien ne répugne pas à se faire philologue, dans la mesure de ses moyens, puisqu’il s’agit là d’une des composantes requises de l’érudition académique ; de même, sa culture lui permet souvent de juger du style ou des qualités « littéraires » d’un texte. Mais il va plus rarement au-delà, alors que des approches pluridisciplinaires ouvrant la voie à des analyses linguistique, sociolinguistique ou logométrique lui apporteraient des informations historiques du plus haut intérêt. De Méroé au Burundi, des discours des présidents de la République française aux chartes royales éthiopiennes, des démonstratifs en moyen français au bilinguisme gréco-romain en passant par les glissements du « français du roi » au picard ou aux langues du midi, le présent volume, reflet partiel d’une fructueuse rencontre organisée par l’École doctorale de Paris 1 en 2006, offre une dizaine d’exemples de ces approches, ainsi qu’une mise en perspective générale de la place qu’occupe la langue dans les préoccupations des historiens depuis une cinquantaine d’années. Autant qu’à la réflexion méthodologique, il incite à la mise en commun des savoirs et des compétences entre historiens et linguistes, pour que la langue soit prise enfin par l’historien pour ce qu’elle est, l’un des éléments essentiels de ses sources.

L’assassinat de Charles le Bon

L. Feller, L’assassinat de Charles le Bon, comte de Flandre. 2 mars 1127, Paris, Perrin, 2012.
Prix 2012 de la Dame à la licorne (Société des Amis du Musée de Cluny).
Comment l’atroce assassinat du comte de Flandre, en 1127, a bouleversé les esprits et ébranlé une société.
Le 2 mars 1127, mercredi des Cendres, le pieux et bon comte de Flandre Charles est agenouillé en prières dans l’église Saint- Donatien de Bruges, lieu sacré. Un commando fait irruption et, par-derrière, le poignarde. Les auteurs et commanditaires de ce crime monstrueux appartiennent au proche entourage du comte Charles, dont ils craignaient d’avoir encouru la disgrâce et qu’ils cherchaient à remplacer par un seigneur concurrent. S’ensuivent, à Bruges et dans toute la Flandre, des péripéties d’une extrême violence, avant que le roi Louis VI le Gros, dont le comte de Flandre est un puissant et fidèle vassal, fasse bonne justice et impose son propre candidat à la couronne comtale. Un témoin, Galbert de Bruges, a tout raconté dans un prodigieux récit.
Cet épisode, qui eut un immense retentissement, permet de mettre en lumière les mœurs et les rites de la chevalerie, l’émergence politique d’une bourgeoisie consciente de sa puissance et de ses droits, l’exercice de l’autorité royale, le poids de la religion, le meurtre du comte Charles ayant fait de lui, aux yeux de ses sujets, un martyr. Rarement le Moyen Âge à son apogée a été ainsi révélé de l’intérieur.