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Archéologie nautique

Responsable : Eric Rieth
Si l’histoire maritime médiévale relève d’un long passé avec les travaux d’A. Jal (Archéologie navale, 1840, Glossaire nautique, 1848), repris et largement développés à partir des années 1960 par le professeur Mollat du Jourdin dans le cadre du Laboratoire d’histoire maritime (CNRS/Paris IV), l’archéologie nautique médiévale, comme champ de recherche spécifique, s’inscrit dans un passé beaucoup plus proche (années 1980). Reposant sur les sources archéologiques, ces recherches de terrain (en milieu subaquatique et terrestre) font également largement appel aux sources écrites, iconographiques, ethno-archéologiques et expérimentales. Cette approche croisée constitue l’une des originalités, parmi d’autres, de ce domaine d’étude dans le paysage français de la recherche médiévale dont le LAMOP est le seul acteur institutionnel.

Archéologie de la batellerie fluviale et lacustre

Ce thème est principalement centré sur l’architecture des bateaux fluviaux, fluvio-maritimes et lacustres de principe constructif « sur sole » et de forme monoxyle-assemblée (« architecture poloyxyle ») et assemblée (« architecture composite »).

L’étude est plus particulièrement orientée vers la mise en évidence de « signatures architecturales » révélatrices de traditions constructives particulières à des régions ou à des bassins nautiques. Au regard de la documentation archéologique, l’attention se porte plus spécifiquement sur les caractéristiques d’ordre structural et morphologique. Sont ainsi analysés les types d’assemblage entre les éléments de la charpente transversale, les procédés et les composants de calfatage ou encore la géométrie des fonds, des flancs, des extrémités… Si la période médiévale est, en toute logique, privilégiée, l’époque moderne (jusqu’à l’aube de l’ère industrielle) n’est pas pour autant négligée dans la mesure où il n’est pas rare d’observer, dans le cadre de petits bassins ou régions nautiques, des phénomènes tardifs de « fossilisation » architecturale offrant d’utiles comparaisons avec les bateaux du Moyen Âge.

Dans cette même perspective de comparaison diachronique architecturale, les données ethno-archéologiques sont également sollicitées. Ce projet prend notamment appui sur des programmes de fouille en cours (Canche, Charente) et sur des programmes à venir (Canche, Charente et lac Léman notamment). Il est envisagé dans une double perspective : archéologie des techniques d’une part, archéologie des espaces nautiques d’autre part.

Par ailleurs, un programme important de publications a été établi dont la direction de la monographie (volume 16 de la collection Archæonautica, CNRS Éditions) des seize épaves (antiques, médiévales et modernes) du site de bord de Saône à Lyon du Parc Saint-Georges (fouille de l’Inrap dirigée par G. Ayala).

Archéologie navale maritime


C’est principalement dans le contexte de l’architecture médiévale à franc-bord méditerranéenne qu’est étudiée la question de ou des origines de l’architecture « sur membrure première » au cours du haut Moyen Âge d’une part et de ses développements d’autre part. À la différence des recherches menées jusqu’alors reposant sur l’analyse de la structure architecturale (principe et procédés de construction), c’est une nouvelle approche basée sur le concept de « géométrie des formes » et, notamment, de « géométrie transversale des formes » qui est développée.
Ce projet de recherche, qui fait appel aux données archéologiques, a également recours aux sources écrites et graphiques. Il est conduit dans une double perspective d’archéologie et d’histoire des techniques. Une attention particulière est apportée à l’étude des transferts de techniques entre milieu fluvial et milieu maritime ainsi qu’à l’étude des savoirs et savoir faire particuliers aux chantiers navals de tradition fluviale et maritime (travaux menés en relation avec le Centre d’archéologie maritime de l’Université de Haïfa).

Par ailleurs, un programme franco-espagnol a été lancé en 2008 et devrait s’achever en 2011/2012. Il est consacré à la restitution des vestiges de l’épave du XIVe siècle du bateau de Les Sorres X (Barcelone) dans la perspective d’exposer l’épave remontée au Musée maritime de Barcelone. Corrélativement à cette restitution des vestiges de la coque (direction E. Rieth), l’épave donnera lieu à une étude devant déboucher sur la publication d’une monographie éditée par le Centre d’Archéologie Subaquatique de Catalogne.

Enfin, un programme d’enquêtes dans une perspective ethno-archéologique sur la construction navale traditionnelle en Tunisie (îles Kerkenna) a été établi en collaboration avec le département d’histoire de l’université de Sfax. Dans cette même perspective ethno-archéologique, un ouvrage (direction E. Rieth) a été publié (Glénat, 2010) autour du thème de l’exposition « Tous les bateaux du monde » dont l’inauguration a eu lieu en mars 2010 au Musée national de la Marine à Paris.

E. Rieth dir., Tous les bateaux du monde, Glénat, 2010, 208 p.

Les opérations de terrain liées à ces deux thèmes sont menées en collaboration avec le DRASSM (ministère de la Culture) dans le cadre d’une convention de collaboration scientifique entre le LAMOP et le DRASSM. Par ailleurs, les étudiants en cours de master et de thèse d’archéologie (Paris 1) vont être associés aux travaux de terrain. Enfin, ces recherches bénéficieront de l’appui documentaire du Musée national de la Marine dans le cadre d’une convention liant le LAMOP à cet établissement public.

Histoire et archéologie des territoires fluviaux

Responsable : Virginie Serna

Navigation et navigabilités des petites rivières
De 2009 à 2011, la recherche menée dans le cadre du PCR « Navigation et navigabilités des petites rivières » (direction Virginie Serna) s’est poursuivie sous deux formes : recherche de la matérialité des aménagements au travers des prospections inventaires pédestres, à gré d’eau et subaquatiques, la collecte au sein des sources manuscrites et imprimées des données sur leur construction (de la conception à la réalisation et à la maintenance en passant par la notion de chantier). La recherche sur les termes liés à l’espace fluvial du Cher et à sa navigation sera également mise en route (une journée du PCR a déjà été programmée en 2008 pour permettre d’échanger termes, définitions et expressions). Ces recherches accompagnent un projet de publication. Il s’agirait, au travers de ce dernier, de rendre compte des données restituées de la navigation sur le Cher du Moyen Age jusqu’à nos jours, de repérer des périodes d’aménagement et de réfléchir au devenir de cette rivière à l’heure où se met en place le schéma d’aménagement de gestion des eaux (SAGE) du Cher. Pour autant, il sera également fait la part belle à l’épistémologie de cette recherche sur la rivière.
Afin de mener à bien l’ensemble du projet, il est proposé, en liaison avec le LAMOP et l’association « Hommes et Cours d’eau », d’organiser en 2010 une journée d’étude autour du thème : « Vers une écriture nouvelle de la rivière ? Penser la rivière médiévale autrement ? » autour de quatre ouvrages de référence :
- C. Deligne, Bruxelles et sa rivière- Genèse d’un territoire urbain (12e-18e siècle), Turnhout, 2003, les nouvelles manières de penser et d’écrire la rivière médiévale, 2003 ;
- J. Plumier, M. Regnard (coord.), Voies d’eau, commerce et artisanat en Gaule mérovingienne, 2005 ;
- J. Rossiaud, Dictionnaire du Rhône médiéval. Identités et langages, savoirs et techniques des hommes du fleuve (1300-1550), 2002 ;
- M. Suttor, Vie et dynamique d’un fleuve, La Meuse de Sedan à Maastricht (des origines à 1600), 2007.
Les ouvrages seront présentés en séance par des rapporteurs en présence des auteurs et débattus : cette rencontre permettrait de présenter notre propre approche d’un territoire fluvial et d’envisager des débats pertinents entre historiens et archéologues, ces derniers présentant leurs recherches dans ce domaine (travaux récents en archéologie préventive de Lyon, Bordeaux, Strasbourg notamment.

Épistémologie et archéologie : collecter termes et langages des constructions de l’eau
À l’intérieur d’un Moyen Âge défini de façon large et ouvert à la période moderne (XIe-XVIIIe siècle), il s’agit de tenter de mesurer, au sein des ouvrages imprimés dit « techniques » ou encyclopédiques, l’innovation ou la pérennité des équipements liés au cours d’eau à travers l’expression écrite et dessinée qui en est faite (termes et planches figurées). L’étude de ce vocabulaire des constructions de l’eau deviendra, par une recension méthodique et raisonnée, un outil de connaissance des procédés techniques, un instrument d’anthropologie historique ; les manières de désigner ces constructions et de parler du fleuve paraissant des révélateurs pertinents des valeurs partagées par des communautés diverses, depuis les riverains du fleuve jusqu’aux ingénieurs des Ponts et Chaussées.

Enquête archéologique : des mots aux choses
Nous avons pu élaborer, au cours de nos précédentes recherches, un premier bilan des indices de navigabilité des petits cours d’eau en région Centre, en passant par des prospections archéologiques subaquatiques et pédestres, des investigations dans les archives municipales et nationales, des recherches au département des Cartes et plans à la Bibliothèque nationale de France. Un premier bilan impose un constat : la vocation marchande et donc la navigation se fait jour très tôt sur ces rivières que l’administration classera pourtant au XIXe siècle comme « non-navigables ».
L’enquête va se poursuivre sur le terrain sous deux formes : la matérialité de ces aménagements et les données sur leur construction (de la conception à la réalisation et à la maintenance en passant par la notion de chantier) sont donc recherchées pour répondre à ces questions autour de la rivière aménagée et de ses objets.
Ces deux thèmes de recherche, collecte du vocabulaire des constructeurs et des constructions et prospections archéologiques afin de confirmer les données matérielles, restent donc les objectifs à développer. Ils vont être appliqués également lors de notre collaboration aux fouilles programmées sous la direction d’E. Rieth sur les sites de l’épave EPI de Taillebourg (Charente) et de l’épave de la Canche (Nord).

Aestuaria, 12 (2007). Archéologies en Loire. Actualité de la recherche dans les régions Centre et Pays-de-la-Loire. Collection "Fleuves et archéologie".
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Sommaire Aestuaria
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Base de données sur l’artillerie navale

- Archéologie navale (sous la responsabilité d’Eric Rieth)

Auteur : Marine Jaouen (département régional d’archéologie subaquatique et sous-marine [DRASS])

Développement d’une base de données sur l’artillerie navale (XVe-XIXe siècle, espace européen).


L’enquête porte sur les fonds d’archives et de documentation du Drassm, le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (ministère de la Culture et de la Communication) avec lequel le LAMOP a établi une convention. Lors de nombreuses missions en France et à l’étranger, des pièces d’artillerie ont été inventoriées, soit par les agents du Drassm, soit par des associations de plongeurs bénévoles. Ces canons, souvent laissés en place sur le fond, ont été fréquemment photographiés et décrits sous la forme d’une fiche, plus ou moins détaillée. Dans un deuxième temps, l’enquête documentaire sera étendue aux fonds d’archives et aux collections du Musée National de la Marine (également en convention avec le LAMOP). D’autres musées français, comme celui de l’Armée, seront contactés afin d’évaluer leurs ressources en matière d’artillerie navale. Dans un troisième temps, un dépouillement des inventaires de collections des musées européens de la Marine est envisagé.
L’année 2009/2010 devrait être une année test. La documentation sera classée sous forme de base Accès associant les données primaires (année de découverte, état et lieu de conservation, dimensions, caractéristiques majeures …) aux données graphiques (photographies, relevés, croquis…). Cette enquête, qui a pour objectif de construire une base de données accessible librement à tous les chercheurs, a d’ores et déjà débuté et devrait s’amplifier au cours des prochaines années.
Il est possible de consulter le mémoire de M. Jaouen, Approche archéologique de l’artillerie navale, sur le site du Musée National de la Marine.