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N°3 - Septembre-Octobre 2014
 
EDITO
par Olivier Matteoni

L’un des atouts de notre laboratoire réside dans son vivier de doctorants. Cette rentrée est l’occasion de rappeler la richesse de la formation et de l’encadrement qui leur sont proposés, dont la présente lettre rassemble les principales données. Entre les enseignements de facture technique, les accompagnements à la recherche et les séminaires de spécialité, la liste est longue des possibilités de formation, et cette offre multiple est une force incontestable de notre laboratoire. Signe de cette force : le public des séminaires dépasse de loin les seuls membres du Lamop. Les doctorants prennent d’ailleurs toute leur place dans l’animation de la recherche avec leur propre séminaire qui, après un an de mise en repos, reprend cette année. Ils jouent aussi un rôle actif dans la préparation des journées de l’École doctorale.

Au cours des mois de septembre et d’octobre, deux séances de présentation des livres de membres du Lamop auront lieu. Si elles témoignent bien évidemment de la vitalité de la production scientifique qui se fait au sein du laboratoire, ces rencontres sont aussi l’occasion de nous réunir à date régulière. Puissent-elles nous aider à mieux vivre ensemble par le partage et la discussion et contribuer à parfaire notre identité.

En ce mois de septembre, la direction souhaite à tous les membres du laboratoire une bonne rentrée pour des travaux toujours plus stimulants et novateurs.


FOCUS : par Emmanuelle Santinelli

Après avoir soutenu en 2000 une thèse, dirigée par R. Le Jan, sur le veuvage au haut Moyen Âge (publiée sous le titre Des femmes éplorées? Les veuves dans la société aristocratique du haut Moyen Âge, Villeneuve d'Ascq, 2003), mes recherches se sont organisées autour de 3 grands axes, parfois perméables, en privilégiant une optique sociale et genrée, ainsi que le cadre du monde franc des VIe - XIIe siècles : d'une part, la place et le rôle des femmes au haut Moyen Âge, d'autre part, les rituels et pratiques autour de la mort, et enfin, le couple.

J'ai obtenu, pour l'année 2014-2015, une délégation CNRS pour travailler sur le couple au Moyen Âge (VIe - XVe siècles) et suis accueillie dans ce cadre par le LAMOP, avec une thématique qui se rattache au champ "contraintes-lien social" (tout en ayant participé à certaines opérations du programme compétition) :

Si la formation du couple au Moyen Âge, avec son rôle dans les stratégies familiales, ses étapes et les transferts de biens auxquels elle donne lieu, est aujourd'hui mieux connue, de même que la place de la femme au sein du couple, la réalité de la vie en couple, la perception du couple par les contemporains, ainsi que le discours sur le couple le sont beaucoup moins et méritent un travail de synthèse qui viendrait compléter en amont l'étude d'Agnès Walch (Histoire du couple en France de la Renaissance à nos jours, Rennes 2003). Qu'est-ce qu'un couple au Moyen Âge ? L'union légitime d'un homme et d'une femme aboutit-elle à la construction d'une entité qui se pense et agit solidairement, sans que les partenaires soient pour autant placés sur le même plan ni voués aux mêmes fonctions, ni que la cohabitation se fasse sans difficulté ? Le consortium que doivent former les époux selon les moralistes carolingiens n'est-il qu'un idéal proposé en modèle ? Quelle place accorde-t-on alors au couple ? Est-elle la même à tous les échelons de la société et dans tous les espaces ? Quelles sont les évolutions observées ?

L'optique étant centrée sur la manière dont un homme et une femme vivent et agissent ensemble - ce qui ne signifie pas forcément de la même manière - et dont ils sont envisagés - par eux et par les autres - en tant que communauté solidaire - ce qui ne signifie pas égalitaire -, elle se trouve résolument placée dans le cadre des recherches sur le genre. La longue durée (l'ensemble de la période médiévale) est privilégiée de manière, d'une part, à prendre en compte les mille ans qui précèdent les temps étudiés par Agnès Walch et qui présentent une certaine unité du fait des prétentions de l'Eglise à encadrer la société, et d'autre part, à mesurer plus nettement les évolutions, que cette unité n'exclut pas. Le cadre spatial, quant à lui, est volontairement restreint - pour ne pas éparpiller les approches - à l'espace franc, ce qui n'exclura pas d'envisager les éventuelles différences régionales.


Séminaires

Vous trouverez ci-dessous l’ensemble des séminaires organisés par le LAMOP, le nom de l’enseignant, le lieu et la date de reprise (pour plus de renseignements concernant les séminaires, on consultera le site du LAMOP):

Histoire de la construction, Philippe Bernardi et Robert Carvais. Le lundi toute la journée. Six séances par an.

Première séance : lundi 8 décembre 2014.

Lisibilité et visibilité des images, Patrick Boucheron et Olivier Mattéoni. Sorbonne, salle Perroy. Six séances le mardi et le vendredi entre mi-mars et mi-mai.

Première séance: vendredi 13 mars 2015.

Paléographie et édition de texte, le corpus des actes de Jean de Berry, Olivier Guyotjeannin et Olivier Mattéoni. Sorbonne, salle Perroy, mardi de 15 à 17 heures.

Première séance: mardi 20 janvier 2015.

La compétition dans les sociétés du haut Moyen Âge (5), la communication symbolique II : la loi. Geneviève Bührer- Thierry, François Bougard et Régine Le Jan. Sorbonne, salle Perroy, jeudi de 15 à 17 heures.

Première séance: jeudi 6 novembre 2014 : François Bougard (Paris-Ouest/IRHT), Montrer la loi : images du législateur au haut Moyen Âge.

Culture, politique et société à la fin du Moyen Âge, Patrick Boucheron. Sorbonne, salle Perroy, vendredi de 16 à 18 heures.

Première séance: vendredi 17 octobre 2014.

Histoire et anthropologie économique de l’Occident médiéval : les biens collectifs au Moyen Âge, Laurent Feller, Sorbonne, salle Perroy, mercredi, de 15 à 17 heures (en quinzaine).

Première séance: mercredi 22 octobre 2014.

Codicologie quantitative et sociologie du livre médiéval, François Foronda, Jean-Philippe Genêt, Xavier Hermand et Ezio Ornato, jeudi de 17 à 19 heures (en quinzaine au second semestre).

Première séance: jeudi 29 janvier 2015.

Séminaire de recherche sur les carrières et la construction, Jean-Pierre Gély et Marc Viré, mercredi de 18 à 20 heures.

Première séance: mercredi 1er octobre 2014.

Séminaire de prosopographie, objets et méthodes, Emmanuelle Giry, Thierry Kouamé, Armelle Le Goff, Catherine Mérot, Emmanuelle Picard, Édith Pirio. Les 3 premières séances du séminaire ont lieu le vendredi de 14h à 17h, à l’ENS de Lyon (15, parvis R. Descartes, 69007 Lyon), et les 3 dernières le mercredi de 14h à 17h, aux Archives nationales (59, rue Guynemer, 93300 Pierrefitte-sur-Seine).

Première séance: vendredi 10 octobre 2014.

Séminaire de latin médiéval (Ve-XVe siècles), Benoît Grévin en collaboration avec Isabelle Bretthauer, Harmony Dewez et Clémence Revest, Sorbonne, salle Perroy, vendredi de 12 à 14 heures (les 17 octobre et 5 décembre, le séminaire se tiendra aux mêmes heures dans la bibliothèque du CRHM).

Première séance: vendredi 10 octobre 2014.

Présentation du séminaire de Latin médiéval, par Benoit Grévin

L’enseignement du latin classique a beau être en crise dans un contexte de reconfiguration générale des savoirs, il reste illusoire de penser que l’on puisse étudier sérieusement l’histoire médiévale sans acquérir des bases solides dans cette langue. Pour le haut médiéviste, la documentation en langue latine représente en effet 99% de la documentation textuelle, et pour le bas Moyen Âge, la part relative du latin ne descend guère en dessous de 90%. Même aux XIVe et XVe siècles, la majorité des textes édités ou inédits reste à l’échelle européenne écrite dans une forme ou une autre de cette langue. On ne peut pourtant attendre de la majorité des étudiants en histoire qu’ils possèdent d’emblée les connaissances culturelles et linguistiques qui leur permettraient d’affronter tout type de texte écrit au Moyen Âge en latin. Du plus classique au plus « romanisé », du plus technique (culinaire, médical, philosophique...) au plus littéraire, du latin tardif mérovingien au latin néo-classique des humanistes, il y a autant de latins que de textes médiévaux.

Le LAMOP a développé depuis ses origines une pratique d’enseignement du latin médiéval spécialement adaptée aux étudiants en histoire. Il le doit principalement à Monique Goullet et Michel Parisse. Les instruments pédagogiques qu’ils ont mis au point et qui servent encore de base à l’enseignement, en particulier leur manuel "Apprendre le latin médiéval" (éd. Picard, traduit en diverses langues), sont le résultat de l’expérience accumulée par eux dans les cours et séminaires du LAMOP. En s’inspirant de leur exemple et à leur suite, le laboratoire propose actuellement une palette exceptionnelle de cours se déclinant en trois niveaux et six thématiques couvrant l’ensemble des phases d’apprentissage, du niveau débutant au séminaire de traduction-analyse, et de l’antiquité tardive jusqu’à l’humanisme.

Le Niveau I (débutants/faux débutants) est assuré par Didier Panfili sur une base hebdomadaire (le mercredi, deux heures par semaines). Il s’agit d’une initiation à la langue, privilégiant dans un premier temps la grammaire, et augmentant au fil du temps la part de traduction de textes médiévaux simples. Il s’appuie sur le manuel de Monique Goullet et Michel Parisse.

Le niveau II (perfectionnement) également assuré par Didier Panfili sur une base hebdomadaire (le mercredi, une heure par semaine), permet de s’initier progressivement à la diversité des latins médiévaux par l’étude d’un choix de textes s’étendant du monde mérovingien au bas Moyen Âge.

Le niveau III (avancé) est représenté par le séminaire de traduction latine coordonné par Benoît Grévin (le vendredi, deux heures hebdomadaires).

Il est désormais composé de quatre séminaires complémentaires, les premier, second, troisième et quatrième vendredi du mois (six à sept séances pour chaque cycle, circa 25 séances au total) :

Le premier séminaire, assuré par Benoît Grévin, porte sur le Latin politique du bas Moyen Âge (XIe-XIVe siècle). Il introduit, à travers l’étude d’un texte ou d'un choix de textes, aux mécanismes de rédaction de la rhétorique politique latine du bas Moyen Âge, utilisée dans les grandes chancelleries ecclésiastiques et royales (papauté, royauté française, royaumes d’Angleterre ou de Sicile, etc...).

Le second séminaire, assuré par Benoît Grévin, Isabelle Bretthauer et Harmony Dewez, est consacré aux Latins pragmatiques (XIIe-XVe s.).

Derrière cette notion-phare des études médiévales, il faut comprendre une réflexion sur les écritures notariales et pragmatiques de l’administration et du notariat, envisagée grâce à l’étude d’un choix de textes spécifiques (comptabilités, artes notariae, formulaires, listes...) de l’Europe occidentale.

Le troisième séminaire, assuré par Benoît Grévin et Clémence Revest (avec la collaboration du Centre Roland Mousnier) porte sur les Latins humanistes (XIVe-XVe s.). Il envisage à travers une sélection de textes prosaïques et poétiques, édités et inédits, le rapport des lettrés italiens et européens de l’automne du Moyen âge aux formes latines néo-classiques.

Le quatrième séminaire, assuré par Benoît Grévin, est enfin consacré aux Latins du Haut Moyen Âge (VIe-Xe siècle). Il se concentre sur les problèmes d’évolution du latin et de variation textuelle aux époques mérovingiennes et carolingiennes, avec un accent particulier sur le problème de l’évolution du latin tardif vers les langues romanes.

Si le niveau I est plus particulièrement consacré aux débutants ou faux débutants qui n’ont que des bases encore fragiles, les niveaux II et III partagent la même philosophie : faire découvrir à travers un échantillonnage le plus large possible de textes de tous genres, les différentes facettes du latin médiéval, dans une perspective qui conjugue le respect des démarches historiques, et les exigences linguistiques et philosophiques inséparables d’une préparation correcte en histoire médiévale. Les trois niveaux sont ouverts à tout public intéressé.

Contacts et renseignements : benoit.grevin@orange.fr


Colloques / Journées d'études

Colloques:

  • 5-6 septembre 2014. L’autorité politique, le pouvoir et la masculinité. De l’antiquité à nos jours. Colloque international organisé par Christopher Fletcher (LAMOP), avec le soutien du LAMOP, de l’Université de Paris I et du GDR "Îles britanniques".
    Institut de l’université de Londres à Paris (ULiP), 9-11 rue Constantine (métro Invalides). Programme ; contact : christopher.fletcher@univ-paris1.fr
  • 19 septembre 2014. Aspiciens a longe. Sources et transmission des livres liturgiques répertoires, éditions et catalogues. Colloque international organisé par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT - UPR 841) en collaboration avec l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne (LAMOP - UMR 8589)
    Comité d’organisation : Maria GURRADO (IRHT), Laura ALBIERO (IRHT-LAMOP), Jean-Baptiste LEBIGUE (IRHT) et Ezio ORNATO (LAMOP)
    Institut de recherche et d’histoire des textes, salle Jeanne Vielliard, 40 av. d’Iéna, 75016 Paris
    Programme ; Affiche
  • 22 et 23 septembre 2014. « Pauvreté et travail au moyen âge, historiographie et problèmes » : table-ronde organisée par L’école des hautes études hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez) et le LAMOP et coordonnée par Laurent Feller. Pour en savoir plus
  • 23-26 septembre 2014. « Sources, données et archives : le travail empirique des historiens et des économistes » : Séminaire doctoral inter-écoles doctorales d’histoire et de sciences économiques. Pour en savoir plus
  • 26 septembre 2014. « Les manuscrits en réseau(x) : élaborer des outils au profit des hommes », journée d’étude du réseau « Menestrel » à Varsovie organisée par la Bibliothèque Nationale de Pologne. Pour en savoir plus
  • 16-18 Octobre 2014. « De l'Europe à l'Amérique et de la prosopographie à l'anthropologie : un parcours intellectuel du XXe au XXIe siècle. Rencontre autour de Régine Le Jan».
Séminaire d’historiographie des doctorants du LAMOP:
  • Le pot de rentrée des doctorants du LAMOP aura lieu le mercredi 24 septembre 2014, de 18 à 20 heures en salle Perroy. Ouvert à tous les doctorants, il sera le prélude au séminaire mensuel des doctorants qui aura lieu aux mêmes horaires mais en salle Picard 3. Première séance du séminaire le mercredi 22 octobre 2014. Pour en savoir plus

Séances de présentation des ouvrages du LAMOP:

  • 16 septembre 2014: 2e séance
    Université Paris1, Salle Perroy, 17h-19h00, resp. H. Noizet
    1. R. Jacob, La grâce des juges. L’institution judiciaire et le sacré en Occident, Paris, PUF : par Olivier Mattéoni
    2. P. Beck, Ph. Bernardi et L. Feller dir., Rémunérer le travail au Moyen Âge. Pour une histoire sociale du salariat, Paris, Picard : par Julien Demade
    3. Hagiographies. Histoire internationale de la littérature hagiographique latine et vernaculaire en Occident des origines à 1550, vol. 6, sous la direction de M. Goullet, Turnhout, Brepols : par Régine Le Jan.
    La séance sera suivie par un pot offert par le laboratoire.
  • 14 octobre 2014: 3e séance
    Université Paris1, Salle Perroy, 17h-19h00, resp. H. Noizet
    1. C. Barralis, J.-P. Boudet, F. Delivré, J.-P. Genet, Église et État, Église ou État ?Les clercs et la genèse de l’État moderne, Paris, Publications de la Sorbonne : par Julie Claustre
    2. P. Boucheron et J.-P. Genet, Marquer la prééminence sociale, Signes, traces, empreintes du pouvoir (XIIIe-XVIe siècle), Paris, Publications de la Sorbonne: par François Foronda
    3. M. Dejoux, Les enquêtes de Saint Louis, gouverner et sauver son âme, Paris, Puf, Le Nœud Gordien : par Olivier Mattéoni
    La séance sera suivie par un pot offert par le laboratoire.

  • Compte-rendu de la 3eme école d’été d’histoire économique par Julie Mayade-Claustre et Laurent Feller:

    3e école d’été d’histoire économique, 27-29 août 2014, Villa Finaly (Florence) : BIEN(S) COMMUN(S) ET BIENS COLLECTIFS AUX EPOQUES MEDIEVALE ET MODERNE, organisée par Laurent Feller (LAMOP), Emmanuel Huertas (FRAMESPA), Katia Béguin (CRH), Simona Cerutti (CRH), Agnès Gramain (CES) et Julie Claustre (LAMOP).

    C’est la troisième année consécutive que Laurent Feller est à l’initiative d’une école d’été d’histoire économique rassemblant des doctorants et chercheurs confirmés, médiévistes, modernistes et économistes, mais aussi sociologues, juristes et contemporanéistes. La méthode suivie a été de faire présenter une série d’exposés, au nombre de huit, par des spécialistes et de les mettre en débat, en associant étroitement doctorants et jeunes docteurs dans ces discussions quotidiennes et dans la table ronde finale. Doctorants et jeunes docteurs, au nombre de treize au total (dont trois membres ou issus du LAMOP), retenus à l’issue de l’appel lancé au printemps 2014, étaient également invités à exposer leurs propres travaux et à les discuter avec les autres chercheurs présents. Avec les cinq co-organisateurs, des chercheurs florentins étaient de surcroît conviés à participer aux débats. Le format de l’école d’été, dénuée de tout enjeu de publication immédiate et distanciée tant spatialement que temporellement des cadres habituels des réunions académiques – même si la villa Finaly, propriété de la chancellerie des universités de Paris, a offert ses commodités aux participants –, s’est révélé une fois de plus très propice aux échanges et à la transmission des savoirs entre spécialités.

    La première école d’été (2012) s’était attachée à l’estimation, aux prix et à la valeur des biens, la deuxième (2013) aux économies de la pauvreté. Pour la troisième école, dans la continuité du questionnement sur les ressources collectives mises à disposition des pauvres, la définition des biens communs et des biens collectifs a retenu l’attention.

    L’école d’été s’est déroulée sur deux journées et demi : lors des deux premières journées, à quatre denses exposés de spécialistes ont succédé une session de présentation de quatre travaux doctoraux ou post-doctoraux en cours, chaque étape étant marquée par des discussions ; lors de la dernière demi-journée, cinq recherches en cours ont été présentées avant qu’une table ronde finale, présidée par Laurent Feller, ne tire quelques conclusions et n’envisage le thème possible d’une prochaine école d’été.

    L’école s’est ouverte classiquement par des exposés en forme d’états de l’art proposés par Laurent Feller pour l’histoire médiévale, Vittorio Tigrino pour l’histoire environnementale et Agnès Gramain pour la classification des types de biens en économie. Les exposés suivants ont détaillé des points plus spécifiques. Riccardo Rao est ainsi intervenu sur l’évolution des biens communs dans l’Italie médiévale. Fabien Locher, spécialiste d’« histoire sociale et politique de la pensée économique et des réseaux savants », a présenté le courant dit des commons qui s’est développé depuis 1945 et qui exerce une influence intellectuelle forte aux Etats-Unis en particulier. Roland Viader s’est focalisé sur quelques moments marquants de l’historiographie européenne des biens communs, en particulier sur sa structuration entre 1870 et 1917. Deux exposés ont ensuite abordé l’aspect juridique de la question des biens communs au Moyen Âge. Giacomo Todeschini s’est intéressé à l’archéologie conceptuelle des notions de « bien public » et d’inaliénabilité en droit canon. Emanuele Conte a évoqué le point de vue du ius commune sur les catégories de biens.


Parutions
 

D. Smith, G. Parussa, O. Halévy et al., Le théâtre français du Moyen Âge et de la Renaissance, Paris, L’Avant-scène, 2014.

"Du XIIe au XVe siècle, au Moyen Âge, une multiplicité de textes émerge et se dessine une géographie. On sait où le théâtre se joue : en des espaces ouverts et dans de nombreux édifices privés. Tantôt des foules assistent, plusieurs jours durant, au déroulement d’un mystère ou d’une moralité, joués sur une place ou déplacés par char le long d’un parcours urbain, tantôt de petits groupes de spectateurs suivent un bref spectacle sur des tréteaux en plein vent ou dans une auberge ; ou encore, à l’occasion d’un événement solennel ou festif, les membres d’une confrérie, une cour assemblée autour de son prince, une ville autour de ses édiles, partagent chants, danses, déclamations et jeux. Au tournant des XVe et XVIe siècles, à la Renaissance, le continent européen est bouleversé dans ses fondements religieux, politiques et économiques. Il est traversé d’influences et de turbulences qui sont le fruit de la Réforme, de l’exploration de mondes nouveaux, de systèmes de production et d’échanges qui marquent la naissance de l’État moderne. Partout, les formes dramaturgiques nouvelles sont expérimentées, leurs textes lus et traduits d’un pays à l’autre...". Lire la suite...

Ph. Bernardi, Bâtir au Moyen Âge, Paris, CNRS Éditions, 2014 (Biblis). [Réédition de l'ouvrage paru initialement en 2011]

Charpentiers, maçons, tailleurs de pierre, etc. : c’est toute la vie quotidienne des chantiers du Moyen Âge qui est restituée ici. Importance de la main-d’oeuvre, fourniture et prix des matériaux, outillage, transport, répartition du travail, hiérarchie et salaires, place de l’architecte, diversité des lieux investis par les constructeurs et rôle de la loge où travaillent apprentis et compagnons : Philippe Bernardi raconte comment l’on bâtissait au temps des cathédrales. Traitant des divers types de constructions de l’Europe occidentale, à l’aide des apports les plus récents de la recherche (sources écrites, iconographiques et archéologiques), il rend vivante autant qu’il l’élargit l’histoire de ces artisans du Moyen Âge. Lire la suite...


Enseignements
Vous trouverez ci-dessous l’ensemble des enseignements dispensés dans le cadre du LAMOP, le nom de l’enseignant, le lieu de l’enseignement et la date de reprise. Pour plus de renseignements concernant les enseignements, on consultera le site du LAMOP
Histoire et informatique : Stéphane Lamassé, Sorbonne, salle D633, le jeudi de 18 à 20 heures. Premier cours le jeudi 9 octobre 2014.
Paléographie : Olivier Mattéoni, Archives Nationales, CARAN, salle d’albâtre, 11 rue des quatre fils 75003 Paris, le lundi de 9 heures 30 à 11 heures (Paléographie française du Moyen Âge) et de 11 à 12 heures 30 (Paléographie latine du Moyen Âge). Premiers cours le lundi 15 septembre 2014.
Latin médiéval : Didier Panfili, Sorbonne, salle Perroy, le mercredi de 12 à 13 heures (niveau 2) et le mercredi de 13 à 15 heures (niveau 1). Premiers cours le mercredi 17 septembre 2014.
Prosopographie : Thierry Kouamé, Sorbonne, salle Perroy, le jeudi de 17 heures à 19 heures (en quinzaine au second semestre). Premier cours le jeudi 22 janvier 2015.

Soutenances de thèses
4 octobre 2014, Maëlle Ramage : «Ville et pratiques d’écriture. L’espace d’une communauté à Cavaillon, mi XIIIe siècle - XVe siècle», sous la direction de Claude Gauvard et de Bruno Laurioux.
22 octobre 2014, Emilien Bouticourt : «Construire des charpentes autrement : le Midi rhodanien à la fin du Moyen Âge», sous la direction de Philippe Bernardi.

Présentation d'un travail de thèse en cours
Par Maëlle Ramage, doctorante à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
«Ville et pratiques d'écriture. L’espace d’une communauté à Cavaillon, mi XIIIe siècle - XVe siècle».
Cette thèse est une histoire du gouvernement de la ville de Cavaillon et des identités sociales qui s'y structurent à la fin du Moyen Âge. L'analyse conjugue deux perspectives : d'une part celle de la construction de son territoire par l'universitas et, d'autre part, celle du recours à l'écrit comme outil de gestion et de gouvernement. Elle débute au milieu du XIIIe siècle, alors que les habitants obtiennent la reconnaissance juridique de l'universitas par leurs seigneurs qui sont alors l'évêque de Cavaillon et le comte de Poitiers. Cette reconnaissance ouvre la voie à la production d'un droit local dont l'application requiert la définition du territoire à l'intérieur du Comtat Venaissin, passé sous seigneurie pontificale en 1274. Retracer les histoires du fonds d'archives de la communauté d'habitants et de la construction de son territoire permet de saisir les motifs et les outils de l’affirmation de la communauté et de comprendre les processus qui font évoluer les rapports sociaux qui la sous-tendent. En associant le droit et l'écrit à la construction de l'espace, la communauté d'habitants parvient à exister à l'intérieur du système seigneurial et du gouvernement pontifical, en développant de nouvelles modalités d'appartenance sociale. Au début du XVe siècle en effet, le conseil de l'universitas est devenu un véritable gouvernement urbain qui perçoit des taxes, prend des décisions pour l'ensemble de la localité et non plus pour un groupe d'habitants et est capable d'inclure de nouveaux citoyens dans la ville.

Accueil en délégation / Chercheurs invités / Visiteurs

Colette Castrucci (chercheur à l'INRAP) va être accueillie au LAMOP pour une durée de 2 mois (à compter du 15 octobre 2014) dans le cadre de l'accueil d'agents de l'archéologie préventive dans les Unités Mixtes de Recherche. Le projet retenu qu'elle conduira au Lamop s'intitule "Pour une restitution des charpentes marseillaises (périodes médiévale et moderne)". Colette Castrucci est titulaire d'un doctorat soutenu à l'Université de Provence en 2010 sous la direction de M. Régis Bertrand et ayant pour titre "Le quartier du port à Marseille aux époques moderne et contemporaine: essai de reconstitution d'un paysage urbain disparu".
 


Nominations / Eméritats / Prix / Bourses

Nomination de Geneviève Bührer-Thierry comme professeur d’histoire médiévale de l’université Paris 1, par Laurent Jégou :

Geneviève Bührer-Thierry a accompli sa carrière universitaire à l’Université de Marne-la-Vallée, comme Maître de conférences puis comme Professeur, université où elle a exercé ces dernières années les fonctions de directrice de l’EA Analyse comparée des pouvoirs et vice-présidente du Conseil scientifique.

Elle est agrégée d’histoire, ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, ancienne pensionnaire de la Fondation Thiers. Sa thèse, soutenue à l’Université Paris IV sous la direction d’Olivier Guillot (1994) portait sur les relations qu’entretenait l’épiscopat germanique avec le pouvoir, des derniers rois carolingiens à Otton III. L’un des principaux apports de cette thèse est d’avoir donné un éclairage nouveau sur le concept de Reichkirchensystem: elle démontrait d’abord que cette alliance entre évêques et souverains n’était pas une invention ottonienne mais qu’elle était déjà en place à l’époque de Louis le Germanique ; l’analyse des sources souabes et bavaroises lui donnait ensuite l’occasion de prouver que le fonctionnement de l’Église d’Empire pouvait aussi se manifester par des tensions, des oppositions et de nécessaires négociations.

Sans jamais s’éloigner des évêques, Geneviève Bührer-Thierry a élargi son champ d’investigation à l’histoire du genre, en particulier l’implication des femmes dans les relations de pouvoir et les échanges patrimoniaux, ainsi qu’à l’histoire des nouvelles chrétientés septentrionales et orientales qui émergent et se construisent à l’époque carolingienne.

Pour les étudiants, Geneviève Bührer-Thierry est d’abord l’auteur de L’Europe carolingienne, qui a fait l’objet d’innombrables retirages depuis sa première édition en 1999 (et est devenu dans la bouche des étudiants de première année « le Bührer-Thierry » !), la co-auteur du premier volume de la collection de l’Histoire de France Belin, paru en 2010 et de plusieurs manuels de préparation aux concours dédiés au haut Moyen Âge.

Les membres du Lamop la côtoient régulièrement puisqu’elle est associée à l’organisation du séminaire d’histoire du haut Moyen Âge, qu’elle anime depuis plusieurs années en collaboration avec Régine Le Jan et François Bougard. Elle a également participé activement aux projets de recherche menés au sein du laboratoire sur les transferts patrimoniaux, les élites ou la compétition.

Patrick Boucheron vient d'obtenir le prix « Augustin Thierry », décerné par l’Académie Française, qui récompense son ouvrage « Conjurer la peur, Sienne, 1338 : essai sur la force politique des images » (Editions du Seuil, 2013).

Davide Gherdevich (Marie Curie Fellow of the Gerda Henkel Stiftung M4HUMAN), qui collabore au SIG ALPAGE, dirigé par Hélène Noizet, a participé au concours de "Géovisualisation et Cartographies dynamiques" du Festival International de Géographie de Saint-Dié des Vosges (3-5 octobre 2014) et a été sélectionné parmi les 10 meilleurs projets.

Activités des membres du LAMOP

3 octobre 2014, dans le cadre du « Séminaire sur l’histoire culturelle et religieuse de l’Europe centrale au Moyen Âge » co-organisé par Marie-Madeleine de Cevins et Olivier Marin, Benoît Grévin donnera une conférence sur les cultures textuelles latines dans la Bohême du XIIIe siècle sous le titre: «De Naples à Vyšehrad : le studium d'Enrico da Isernia/Jindrich z Isernie et l'importation de la rhétorique italienne dans la Bohême d'Otakar II (ca 1270)».

25 octobre 2014, Olivier Mattéoni participe au jury de thèse de Madame Claire Dechamps, à l’Université Paris-Sorbonne, sur le sujet : "Au plaisir de tres hault et tres puissant seigneur Louis, bâtard de Bourbon, gendre de Louis XI. Échanges et commandes artistiques au sein du milieu royal" (directeur de thèse : Fabienne Joubert).

Août-décembre 2014, Olivier Mattéoni préside pour la 3e année consécutive les concours de recrutement des conservateurs et conservateurs territoriaux du patrimoine, organisés par l’Institut national du patrimoine, en partenariat avec le Centre national de la fonction publique territoriale.

 

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