Séminaire franco-britannique d’histoire
Université Paris IV-Sorbonne, en partenariat avec l’Institute of Historical Research (Londres), AGORA (Cergy Pontoise), le CREA (Paris Ouest-Nanterre-La Défense), CREW (Paris 3-Sorbonne Nouvelle), le LARCA (Paris-Diderot) et la Maison française d’Oxford.
Maison de la Recherche, 28 rue Serpente, Paris 6e (M° Odéon ou Saint-Michel), salle D421
Jeudi 19 novembre 2015, 17h
Aude Mairey, « La fabrique de l’anglais »
Discutant : Jean-Philippe Genet (Paris I)
Aux XIVe et XVe siècles, se forge en Angleterre une culture laïque spécifique, dont la production foisonnante en langue anglaise constitue l’une des manifestations majeures. Cette langue acquiert alors les caractéristiques d’une langue littéraire, intellectuelle et politique, en relation avec le latin, langue savante par excellence, et avec le français, langue des élites laïques depuis la conquête de Guillaume de Normandie en 1066. Ces transformations soulèvent des enjeux essentiels dans le cadre des évolutions plus générales de l’Angleterre à la fin du Moyen Âge, en particulier à propos des rapports de pouvoir, de la constitution d’une communauté anglaise et des liens des individus à cette communauté, des perceptions des relations entre les groupes sociaux (clercs compris), mais aussi des structures du savoir dans un pays dont on a longtemps considéré qu’il resta au XVe siècle à l’écart de la Renaissance.
Pour mieux comprendre ces enjeux, j’ai entrepris d’analyser un corpus de prologues et d’épilogues présents dans 29 textes composés entre 1350 et 1470, appartenant à des genres variés : littérature dévotionnelle, poésie, chroniques, textes scientifiques, etc. En tant que lieux de construction textuelle, ils constituent des espaces privilégiés pour appréhender ces enjeux, et ce d’autant plus que leur réunion permet de franchir des frontières génériques souvent artificielles et d’envisager une vision plus globale des transformations à l’œuvre.
Entrée libre. Pour tout renseignement :frederique.lachaud@univ-lorraine.fr