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Accueil du site > Séminaires > Archives des séminaires > 2010-2011 > Monique Goullet et Benoît Grévin

Monique Goullet et Benoît Grévin

 Séminaire de recherche - LAMOP

Séminaire de latin médiéval
Le vendredi de 13h à 15h , Sorbonne - Salle Perroy
Thèmes de recherche
Les séances auront lieu chaque semaine, elles sont ouvertes à tous. La première séance aura lieu le 22 octobre.

 Programme

Perceptions et représentations du paysage dans les textes latins (Ve-XVe siècles)
Corpus des textes Corpus des textes au programme du séminaire

Le séminaire de latin médiéval offre aux historiens médiévistes l’occasion de se former à la traduction et à l’analyse de textes de toute nature. Cette année, le choix d’une thématique très large, à savoir l’étude du paysage dans les textes latins à travers le Moyen Âge, permettra de travailler sur un corpus varié à la fois chronologiquement et typologiquement, et de réfléchir ainsi sur les rapports (réels ou imaginaires, vécus ou théoriques) de l’homme médiéval à son environnement, sur sa perception et sa représentation de l’espace, et sur les modalités de représentation littéraire du paysage.
Selon la définition donnée par Robert Estienne en 1549 (« PAISAGE, mot commun entre les painctres »), le vocable paysage est un mot des « peintres paysagistes » de l’époque moderne, qui n’a pas d’équivalent latin : l’étymon de pays – pagus – est sans postérité en ce domaine. Parmi les électrons latins gravitant autour du noyau conceptuel de paysage figure situs, « site », mais surtout locus, « lieu » de dimensions et de nature variables, accueillant à la notion de subjectivité, de signification tantôt concrète, tantôt abstraite, et dont l’un des emplois métaphoriques est le « lieu » rhétorique, lequel est à la littérature ce que le « thème » est aux arts graphiques. Au XVIIe siècle le sens de paysage s’est élargi en passant du champ de la représentation à celui de la perception : un paysage est une partie d’espace embrassée par le regard d’un observateur. Récemment les champs sémantique et disciplinaire de la notion se sont encore étendus : le paysage est devenu un objet polymorphe et pluridisciplinaire, qui intéresse aussi les sciences historiques et sociales parce qu’il touche à la question de la territorialisation de l’espace et de ses symboliques.
Dans le domaine latin, sur le plan de la représentation du paysage (où l’écrivain rivalise avec le peintre) comme sur celui de sa perception, la production n’est pas négligeable, à condition qu’on renonce au cliché du paysage romantique : le topos de la descriptio loci est représenté à toutes les époques, en prose et en poésie. Tout sentiment de la nature n’est pas absent, et quelques auteurs dépeignent de façon très concrète et vivante des lieux proches ou lointains, familiers ou exotiques, aussi bien que des lieux imaginaires et fantastiques. Le paysage médiéval est davantage spirituel qu’émotionnel, plus symbolique que pittoresque. Sa perception repose sur une conception globale de la nature, d’ordre philosophique et religieuse, sur une appréhension de l’espace théorisée par l’enseignement de la géométrie et de la géographie, mais aussi sur une expérience personnelle. Toutes ces formes d’expression se retrouvent dans le florilège que l’on a constitué pour le programme du séminaire de cette année.

 Bilan

Même si la totalité du corpus de textes retenu n’a pas pu être traité, on a balayé chronologiquement et thématiquement un espace assez vaste pour cerner la question du paysage dans la littérature latine médiévale. Le terme ne semble pas aussi impropre qu’on le pense souvent, à condition de mettre de côté la conception rousseauiste qui marque encore les esprits aujourd’hui. L’exercice de traduction du latin au français, ainsi que les commentaires détaillés des textes du corpus ont bien mis en évidence la définition même du paysage (réel ou imaginaire) comme construction mentale et esthétique. Ni la rhétorique ni l’intertextualité, omniprésentes dans les textes étudiés, ne tuent le paysage ; elles offrent au contraire des « lieux » pour le penser et le décrire, sinon le ressentir.
Ces travaux donneront lieu à publication, sous la forme d’un livre consacré au paysage dans la littérature latine médiévale.
Ont assisté à ce séminaire : Harmony Dewez, Jean-Pol Evrard, Michèle Gaillard, Léa Hermenault, Monique Hincker, Marlène Hélias-Baron, Louis Iserentant, Michel Parisse, Monique Paulmier-Fourcart, Nicolas Perreaux, Emmanuelle Portugal, Francesco Veronese, Anne Wagner.

Mots-clés

Latin médiéval