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Accueil du site > Programmes > Économie et techniques de construction > Présentations des séances > Histoire de la construction - 2011-2012 > Lundi 4 avril 2011

Lundi 4 avril 2011

 [1]

Économie et construction

Programme
- Jean-Pierre SOSSON (Professeur émérite de l’Université catholique de Louvain) : « Travaux publics, politiques et gestions économiques. À propos de quelques villes des anciens Pays-Bas méridionaux (XIVe-XVe siècles) » [2]

Travaux publics, politiques et gestions économiques, le thème a peu ou pas retenu l’attention des médiévistes. Certes, l’importance des moyens financiers mis en œuvre tout autant que le poids de la conjoncture et le niveau des richesses accumulées sur l’avancement des travaux ont été bien mis en lumière à propos, par exemple, des chantiers des cathédrales. De même, les effets éventuellement négatifs, - par raréfaction des investissements productifs -, des sommes englouties sur les économies urbaines ont été soulignés par R. S. Lopez dans un article célèbre. Pour l’essentiel cependant, l’étude des « travaux publics » en tant que symptômes ou manifestations de politiques et de gestions économiques rationnelles demeure un champ en friche, au moins pour le Moyen Âge. Il n’est peut-être pas dès lors sans intérêt, en prenant appui sur quelques exemples, de se poser deux questions : quelles politiques économiques ? Avec quels moyens ?

- Michela BARBOT (Université L. Bocconi, Milan) : « Chaque maison a-t-elle son prix ? La formation et l’évolution des prix immobiliers à Milan entre 1560 et 1660 » [3]

Comme une série d’importantes recherches l’a très bien montré, les mécanismes de formation des prix immobiliers restent encore un véritable mystère à découvrir. Cela est vrai aussi pour les immeubles de l’Ancien Régime, dont l’hétérogénéité architecturale et la pluralité de modes d’exploitation rendent l’histoire sérielle très peu adéquate lorsqu’il s’agit d’appréhender leur valeur. Dans la recherche que nous présentons, nous avons choisi d’inverser le regard par rapport aux enquêtes traditionnelles d’histoire des prix. Au lieu d’établir des séries longues et homogènes, nous avons entrepris de comprendre quels éléments déterminaient, en amont, la formation des valeurs des immeubles. L’examen d’environ 300 expertises architecturales nous a permis de dresser le répertoire des facteurs opératoires dans la fixation des prix des immeubles milanais entre 1560 et 1660. Une fois retracés ces facteurs, nous avons pu mesurer leur poids statistique, ainsi qu’appréhender leur évolution dans le temps, à l’aide d’une technique d’analyse multi variée appelée « méthode des prix hédoniques ».

- Sandrine VICTOR (Université d’Albi, FRAMESPA) : « La charge financière des fabriques cathédrales. Exemple de Gérone à la fin du Moyen Âge » [4]

« Financer la cathédrale » : tel était le défi lancé aux fabriques des grands chantiers gothiques. Mais au-delà du problème des fonds et de la fluidité des mouvements de caisse, les procurateurs devaient faire face à une série de dépenses, incompressibles ou non, dont dépendait la réussite architecturale de leur temple. Il convient donc de s’attarder sur la typologie des postes de dépenses de la fabrique, l’évolution de ces postes et les incidences ou répercutions sur l’avancée des travaux. Grâce à des sources de première main, la comptabilité de la fabrique de la cathédrale de Gérone entre 1348 et 1500, nous pourrons nous interroger sur ces différents aspects et tenter une analyse de viabilité économique d’une telle entreprise.

- Manuel VAQUERO PIÑEIROaquero Piñeiro (Université de Pérouse) : « La construction et l’économie préindustrielle : une relation complexe » [5]

L’objectif est de développer une série de réflexions dans une perspective historique sur la relation entre l’activité de construction et le contexte économique. Si à la fin du XIXe siècle l’industrie de la construction est devenue une partie importante de l’économie de chaque pays, avant la révolution industrielle, cette interaction est plus difficile à étudier. Pour le Moyen Âge et l’époque moderne, il est moins facile d’avoir une vision globale des choses. Néanmoins, l’abondance de comptes de construction des bâtiments offre la possibilité de connaître non seulement la main-d’œuvre, la fourniture de matériaux, les niveaux de salaire, les sources de financement, mais aussi de voir comment le bâtiment est en synergie avec d’autres secteurs productifs et constitue en fait un terrain fertile pour l’introduction d’innovations dans l’organisation des facteurs de production.


[1] Guillaume Crétin, Chroniques française, Bnf, Ms français 2820, fol. 115v, 1er quart du XVIe siècle, la construction de Saint Jacques de Compostelle

[2] Éléments de bibliographie sur J.-P. Sosson :
« Travaux publics et politiques économiques. L’exemple de quelques villes des anciens Pays-Bas (XIVe-XVe s.) », dans Studia historica oeconomica. Liber amicorum H. Van der Wee, éd. E. Aerts, Br. Henau, P. Janssens et R. Van Uytven, Louvain, 1993, p. 239-257.
« Le bâtiment : sources et historiographie, acquis et perspectives de recherches (Moyen Âge, débuts des Temps modernes) », dans L’edilizia prima della Rivoluzione industriale secc. XIII-XVIII, Atti della Trentaseiesima Settimana di Studi, 26-30 aprile 2004, S. Cavaciocchi éd. , Florence, 2005, p. 49-107 (Istituto internazionale di Storia economica "F. Datini". Prato. Serie II. Atti delle Settimane di Studi e altri Convegni, 36).
« Politiques économiques et innovation. L’exemple des infrastructures (Brabant, Flandre, fin XIIe-XVe siècles », dans Tradition, Innovation, Invention. Fortschrittsverweigerung und Fortsschrittsbewusstsein im Mittelater, H.-J. Schmidt éd., Berlin-New York, 2005, p. 143-159 (Scrinium Friburgense. Veröffentlichungen des Mediävistischen Instituts der Universität Freiburg Schweiz, 18).

[3] Éléments de bibliographie sur M. Barbot :
« A ogni casa il suo prezzo. Le stime degli immobili della Fabbrica del Duomo di Milano fra Cinque e Settecento », dans L’économie de la construction dans l’Italie moderne, J.-F. Chauvard, L. Mocarelli dir., numéro monographique des « Mélanges de l’Ecole Française de Rome », 2007, 119/2, p. 249-260.
Le architetture della vita quotidiana. Pratiche abitative e scambi immobiliari a Milano in età moderna, Venise, Marsilio, 2008.
« Gli scambi immobiliari in ambito urbano : una prospettiva relazionale (Milano, XVI-XVII secc.) », dans Lo sguardo della storia economica sull’edilizia urbana, M. Barbot, A. Caracausi, P. Lanaro dir., numéro thématique de « Città e Storia », IV, 2009, p. 43-64.
« Quand les droits charpentent les espaces. Formes architecturales et formes de la propriété à Milan entre XVIe et XVIIIe siècles », dans Édifice & Artifice. Histoires constructives. Actes du premier congrès francophone d’histoire de la construction, Paris, 19-21 juin 2008, R. Carvais, A. Guillerme, V. Nègre et J. Sakarovitch dir., Paris, Picard, p. 1089-1098.

[4] Éléments de bibliographie sur S. Victor :
La construction et les métiers de la construction à Gérone au XVe siècle, Toulouse, éditions Méridiennes, FRAMESPA, 2008.
« Le salaire des ouvriers du bâtiment à Gérone au XVe siècle », dans Anuarios de Estudios Medievales, CSIC, 26/1, 1996, p. 365-390.
« Salaires et s« alariat au Moyen Age », LAMOP, LAMM, 2008-2009. Monographie : Les formes du salaire à Gérone » (à paraître).
« Choix architecturaux et financement : l’exemple de la cathédrale de Gérone », dans Les cités épiscopales du Midi, Ph. Nélidoff dir., Albi, 2006.
« Une comptabilité au service de l’art gothique : les cadres comptables des chantiers à la fin du Moyen Age », dans Colloque international Les comptes publics : enjeux, techniques, modèles. Vers 1500- vers 1850, Université Paris Ouest Nanterre, Paris 10-11 juin 2010 (à paraître).

[5] Éléments de bibliographie sur M. Vaquero Piñeiro :
Ivana Ait, Manuel Vaquero Piñeiro, Dai casali alla fabbrica di San Pietro. I Leni. Uomini d’affari del Rinascimento, Roma, Ministero per i beni e le attività culturali - Roma nel Rinascimento, 2000, p. 58-67, 147-220 (Pubblicazioni degli archivi di stato. Saggi 59).
Manuel Vaquero Piñeiro, « Costruttori lombardi nell’edilizia privata romana del XVI secolo », dans L’Économie de la construction dans l’Italie moderne, J.-F. Chauvard e L. Mocarelli éd., Mélanges de l’École Française de Roma. Italie et Méditerranée (MEFRIM), 119/2 (2007), p. 343-364.
« Manifatture romane nel XVIII secolo : le fornaci di laterizi della Congregazione nell’Oratorio », Mélanges de l’École Française de Roma. Italie et Méditerranée (MEFRIM), 120/1 (2008), p. 169-187.
« Borgo tra Medioevo e Rinascimento : spazio urbano e attività edilizie », dans Rome des “quartiers” : des vici aux rioni. Cadres institutionnels, pratiques sociales, et requalifications entre Antiquité et époque moderne, M. Royo, E. Hubert et A. Bérenger, Paris, De Boccard éd., 2008, p. 351-366.
« Ad usanza di cave : società per l’estrazione di pietre e materiali antichi a Roma in età moderna », dans Il reimpiego in architettura. Recupero, trasformazione, J.F. Bernard, P. Bernardi e D. Esposito éd., Roma, École Française di Rome, 2009, p. 523-529 (Collection de l’École Française de Rome, 418).
« Il cantiere “italiano” nelle città dell’Europa barocca e neoclassica fra rinnovamento e tradizionei », dans Architetti e stuccatori del lago di Lugano alla corte di Borboni di Spagna. Il fondo dei Rabaglio di Gandria dell’Archivio di Stato del Catone Ticino, sec. XVIII, C. Agliati éd., Bellinzona (CH), Edizioni dello Stato del Catone Ticino, 2010, p. 103-122.