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Accueil du site > Programmes > Économie et techniques de construction > Présentations des séances > Histoire de la construction - 2011-2012 > Lundi 20 juin 2011

Lundi 20 juin 2011

 [1]

Autour de quelques expertises catalanes des XIVe - XVIIe siècles. Gérone, Barcelone et Palma de Majorque

Programme
Indroduction de Joan Domenge i Mesquida (professeur à l’Université de Barcelone)

- Joan DOMENGE I MESQUIDA (professeur à l’Université de Barcelone), Magda BERNAUS (professeur au Council on International Educational Exchange) et Marc SUREDA I JUBANY (conservateur au Museu Episcopal de Vic) , « La cathédrale de Gérone : les expertises de l’œuvre gothique (1386, 1416 » [2]

Parmi les documents les plus célèbres relatifs à l’histoire de l’architecture médiévale se trouve sans doute l’expertise de la cathédrale de Gérone tenue en 1416-1417 et connue depuis le début du XIXe siècle. Son précédent de 1386, également riche d’informations, ne fut mis à la lumière qu’un siècle et demi plus tard.
Ces documents sont arrivés à nous en partie par hasard, certes, mais surtout grâce au propos, clairement manifesté par leurs acteurs, de préserver par écrit la mémoire des procès à cause de l’importance du chantier auquel ils faisaient référence. En plus, leur juste renommée n’est pas seulement due à l’intérêt et à la rareté de leurs contenus - avis techniques et esthétiques aussi bien des maîtres d’œuvre que des commanditaires, connaissances et vocabulaire architecturaux, etc.-, un fait reconnu aussi par les approches les plus récentes, mais également à la possibilité de mettre en rapport ces documents avec le déroulement d’un chantier particulièrement important et significatif : celui de la
Ce contexte, éclairé par de récentes découvertes, permet aussi de placer ces expertises-conseil exceptionnelles, motivées par deux tournants critiques dans l’histoire du monument, dans une lignée constituée aussi d’autres visites (visures) dont il ne nous reste que des traces, ou même seulement la mention. Ceci nous aide non pas seulement à comprendre certaines différences d’un document à l’autre, mais aussi à intégrer son exceptionnalité dans le développement ordinaire d’un chantier complexe comme celui d’une cathédrale du gothique méridional.


- Joan DOMENGE I MESQUIDA (professeur à l’Université de Barcelone), Magda BERNAUS (professeur au Council on International Educational Exchange) et Marc SUREDA I JUBANY (conservateur au Museu Episcopal de Vic) , « Les consultations sur l’obra nova du Palais de la Generalitat à Barcelone (1603) » [3]

Le Palais de la Generalitat de Barcelone fut élargi à partir de 1597 avec un impressionnant corps de logis rectangulaire. Pendant les six années suivantes, le projet et l’exécution de cette « œuvre neuve », projetée et érigée sous la responsabilité du maître Pere Blai, fut l’objet de trois inspections, car les commanditaires et l’autorité royale supérieure n’étaient pas du tout satisfaits par le projet et sa réalisation. Préoccupé par la possibilité que l’adjonction ne fût une tentative de fortifier le palais, le roi était le premier intéressé à avoir une opinion extérieure. Pour cela, il demanda l’avis de l’architecte royal Francisco de Mora (1597). Deux ans plus tard (1599), les commanditaires du bâtiment (les députés) faisaient appel au même expert, car ils se plaignaient de l’obscurité et de la lourdeur de l’œuvre de Blai. Les nouveaux députés élus en 1602 exigèrent une nouvelle expertise au but d’évaluer les défauts de forme, la lenteur des travaux et son haut coût. Ainsi, les maîtres Martín García de Mendoza et Montserrat Santacana donnèrent leur avis, recueilli dans un mémorial détaillé rédigé en 1603.
Les interventions proposées par ces deux maîtres sont intéressantes pour l’étude de l’introduction et de la valorisation du classicisme de la Renaissance à Barcelone. Outre leur intérêt pour l’histoire de l’art, ces documents nous permettent de réfléchir autour de questions telles que les tâches précises à réaliser par les chargés d’une expertise avant de manifester leur avis, les motivations qui amènent les commanditaires ou responsables d’un chantier à demander l’avis des experts, les critères en jeu lors de la désignation des inspecteurs, ou le poids que le corporatisme pouvait avoir dans leurs opinions.

« Les consultes sobre “l’obra nova” del Palau de la Generalitat de Barcelona »
El Palau de la Generalitat de Barcelona fou ampliat a partir del 1597 amb un imponent cos rectangular. En els sis anys següents, el projecte i l’execució d’aquesta “obra nova”, traçada i contractada pel mestre Pere Blai, va donar lloc a tres inspeccions, ja que els promotors de l’obra i l’autoritat reial superior van mostrar una clara insatisfacció amb el projecte i la seva realització. Preocupat pel fet que l’afegit no fos un intent de fortificar el palau, el rei fou el primer interessat en cercar una opinió externa ; per això volgué conèixer el parer de l’arquitecte reial Francisco de Mora (1597). Dos anys més tard (1599), els promotors de l’edifici (els diputats) van recórrer al mateix expert, car estaven descontents amb el projecte de Pere Blai perquè el trobaven fosc i feixuc. Els nous diputats elegits l’any 1602 van exigir una nova expertise amb l’objectiu d’avaluar els defectes de forma, la lentitud dels treballs i el seu elevat cost. Així, els mestres Martín García de Mendoza y Montserrat Santacana donaren la seva opinió, recollida en un detallat memorial del 1603.
Les intervencions proposades pels mestres resulten interessants per analitzar qüestions relacionades amb la introducció i la valoració del classicisme renaixentista a Barcelona. Més enllà del seu interès historicoartístic, aquests documents ens permeten reflexionar al voltant de qüestions com ara : les tasques concretes que realitzaven els visuradors abans d’emetre una opinió, les motivacions que condueixen els responsables dels edificis a sollicitar la intervenció dels experts, els criteris que entren en joc a l’hora de seleccionar els avaluadors, o el pes que va poder tenir el “gremialisme” en l’opinió dels experts.

- Joan DOMENGE I MESQUIDA (professeur à l’Université de Barcelone), Magda BERNAUS (professeur au Council on International Educational Exchange) et Marc SUREDA I JUBANY (conservateur au Museu Episcopal de Vic) , « Expertises pro rimedio fabrice : la cathédrale de Majorque (1581-1668)  [4]

Avant même l’achèvement de la cathédrale de Majorque (vers 1600), la fabrique eut à exécuter d’importantes réparations, tant dans les parties anciennes (obra vella c’est-à-dire les quatre travées orientales, construites entre 1306 et 1460) que celles plus récentes (l’obra nova, c’est-à-dire les quatre travées occidentales, édifiées de manière rapide entre 1560 et 1580). Ces interventions furent menées à terme à la suite du diagnostic sur les maux dont souffrait l’édifice émis par les maîtres tailleurs de pierre et charpentiers les plus experts présents sur l’île. Par chance, les archives capitulaires ont conservé une quinzaine d’expertises de grand intérêt, pour la période allant de 1580 à 1740, permettant d’apprécier les difficultés présentées par la conservation d’une œuvre de cette importance.
Trois de ces visites vont nourrir notre réflexion sur les indices qui amenèrent le Chapitre à demander une inspection à des experts, sur ceux qui convoquèrent les maîtres, leur nombre et leur qualité, sur le type d’évaluation menée, sur l’unanimité ou non de leurs avis, sur les preuves matérielles desdites interventions… Notre sélection a pris en compte aussi la diversité des types de documents ayant conservé la mémoire de telles visites : l’insertion de l’expertise dans les actes du Chapitre (1581) ; la cédule signée par les maîtres, probablement au moment même où ils émirent leur avis (sine data, premier tiers du XVIIe siècle) ; et enfin, le texte enregistré par devant notaire pour conserver l’avis des maîtres ad eternam rei memoriam (1668).

« Peritajes pro rimedio fabrice : la Catedral de Mallorca »
Antes de que se concluyera la catedral de Mallorca hacia 1600, la fábrica tuvo ya que afrontar importantes reparaciones, tanto en l’obra vella (las cuatro crujías orientales, construidas entre 1306 y 1460) como en l’obra nova (las cuatro occidentales, edificadas con rapidez entre 1560 y 1580). Dichas intervenciones se llevaron a cabo después del diagnóstico de los males que padecía la obra, emitido por los maestros canteros y carpinteros más expertos que se hallaban en la isla. Afortunadamente la documentación capitular ha preservado una quincena de expertises del periodo comprendido entre 1580 y 1740 que resultan de gran interés para sospesar las dificultades de conservación de tan magna obra.
Tres de estas visuras nos van a servir para reflexionar sobre los indicios que llevaron al Capítulo a pedir una inspección de expertos, quien convocaba a los maestros, cuántos y quienes eran, qué tipo de evaluación llevaban a cabo, la unanimidad o no de sus pareceres, las evidencias materiales de dichas intervenciones, etc. Nuestra selección ha tenido en cuenta también el distinto tipo de documento que ha inmortalizado estos encuentros : la inserción de l’expertise en las actas del Capítulo (1581), la cédula directamente firmada por los maestros probablemente en el mismo momento de emitir su opinión (sine data, primer tercio del s. XVII) y, finalmente, el texto registrado en el manual del notario que se encargó de anotar el parecer de los maestros ad eternam rei memoriam (1668).


[1] La cathédrale de Gérone, cliché de J. Domengei Mesquida

[2] Eléments de bibliographie sur le sujet :
J. Villanueva, Viage Literario á las Iglesias de España, XII, Madrid, 1850.
J. Puig i Cadafalch, « El problema de la transformació de la catedral del Nord importada a Catalunya. Contribució a l’estudi de l’arquitectura gòtica meridional », Miscel lània Prat de la Riba, 1923 (vol.1).
E. Serra i Ràfols, La nau de la seu de Girona, Miscellània Puig i Cadafalch, Barcelona, 1947, p. 185-204.
C. Freigang, « Sollemnius, notabilius et proporcionabilius. Les expertises de la construction de la cathédrale de Gérone. Réflexions dur le discours architectural au Moyen Âge », dans Pierre, lumière, couleur. Études d’histoire de l’art du Moyen Âge en l’honneur d’Anne Prache, F. Joubert i D. Sandron éd., París, 1999, p. 385-393.
L’Art Gòtic a Catalunya. Arquitectura. I, A. Pladevall, dir. Barcelona, 2002.
J.M. Nolla et P. Freixas, La Catedral de Girona. L’Obra de la Seu, catalogue d’exposition, Girone, 2003.
M. Sureda, « Ut corpus sit conformis novo capiti (1347). El pas de la capçalera a la nau en la construcció de la catedral gòtica de Girona », Studium Medievale, III (2010), p. 271-304.

[3] Eléments de bibliographie sur le sujet :
A. Muntada et E. Varela, « Entorn del projecte de “l’obra nova” del Palau de la Generalitat. El Memorial de 1603 », Locus Amoenus, 2 (1996), p. 141-153.
J. M. Rovira, Renacimiento y arquitectura. El palacio de la Generalitat, Barcelone, 1998.
M. Carbonell i Buades, El Palau de la Generalitat, del Gòtic al primer Renaixement, Barcelone, 2003. _ M. Carbonell i Buades, El Palau de la Generalitat a l’època del Renaixement, Barcelona, 2004.

[4] Eléments de bibliographie sur le sujet :
G. M. de Jovellanos, Descripción de la catedral de Palma, Palma, 1959 [c. 1807-08]
J. Domenge i Mesquida, L’obra de la seu. El procés de construcció de la catedral de Mallorca en el tres-cents, Palma, 1997.

J. Domenge i Mesquida et A. Conejo, Establecimiento y datación de las diferentes reparaciones y reformas constructivas de la catedral a lo largo de la historia (1575-1775). Palma, 2004 [informe inédito].