06. CEHTL, 6 (2013)

Le poème et l’historien

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Le poème et l’historien

Problématique

La forme poétique innerve une grande partie de la culture, par conséquent de la documentation médiévale. Que les poèmes soient écrits en latin ou en langue vulgaire, ils posent nombre de problèmes spécifiques à l’historien, car ils représentent par excellence une source dont l’examen formel et l’approche sont dominés par des problématiques littéraires. Qu’apporte alors l’historien à l’étude des poèmes médiévaux ? Inversement, que représente un poème pour l’historien, quelle méthodologie doit-il développer pour exploiter cette documentation ? Doit-on se contenter de confronter approches historiques et littéraires, ou faut-il réfléchir à des formes plus étroites d’interdisciplinarité ? Ce sont quelques-unes des questions qui ont été abordées le 28 novembre 2013 dans une journée qui réunissait littéraires et historiens, autour de textes poétiques composés principalement en Italie et en Angleterre, au haut ou au bas Moyen Âge. À travers quatre cas d’études, des épopées historiques latines du haut Moyen Âge italien aux églogues humanistes en passant par les contes de Chaucer ou les poèmes à la gloire de la gentry anglaise aux XIVe-XVe siècles, c’est toute la question du traitement de la forme et de la documentation poétique par l’historien qui est ici reposée.

Poetic form penetrates a large proportion of medieval culture, and hence of medieval textual materials. Whether poems are written in Latin or in the vernacular, they present a number of specific problems for the historian, since they represent the example par excellence of a source whose formal analysis and interpretation are dominated by literary questions. What can the historian bring to the study of medieval poetry ? And, on the other side of the coin, how is the historian to approach a poem, what methodology must be developed to make use of this kind of textual material ? Is it enough to contrast historical and literary methods, or can we create a more truly interdisciplinary approach ? These are some of the questions which were raised on the 28 November 2013, in a workshop which brought together literary scholars and historians, to consider poetic texts composed principally in Italy and in England, from the early to the later Middle Ages. Through four case studies, from the Latin historical epics of the early Middle Ages in Italy, to humanist eclogues, by way of Chaucer’s Canterbury Tales and poems composed for the English gentry in the fourteenth and fifteenth centuries, the whole question of how historians might take into account form, and how they ought to use poetic materials, was once more considered.

Sommaire

- Isabel Davis, « Histoire et poésie : la Femme de Bath de Geoffrey Chaucer et la comédie de l’allégorie eschatologique »
- Frédéric Duplessis, « Nam cuncta nequit mea ferre Thalia. Traitement de la matière historique par un panégyriste du Xe siècle » ; annexe
- Chloe Morgan, « For my poyntel so rude ys (…) yt can nought grave : John Metham’s Amoryus and Cleopes and the Stapletons of Ingham »
- Clémence Revest, « L’historien au pays des Muses. Quelques aperçus d’une source négligée, les carmina du premier humanisme (c. 1380-1430) »