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BLOT Jean-Yves

Chercheur associé au Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris)

Jean-Yves Marc Blot a soutenu, en 2014, à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonneune thèse intitulée, « L’analyse structurale en archéologie navale : applications et limites », sous la direction de Eric Rieth.

Cette dissertation représente une lecture personnelle et transdisciplinaire de l’assemblage du bateau dans le cadre d’une application d’ordre non numérique concernant les déformations de la « poutre-bateau ». Dépourvue de tout énoncé mathématique et ne reprenant qu’une partie restreinte des formalismes de la science des matériaux, cette présentation est conçue comme un récit analytique, souvent d’ordre graphique, compatible avec les problématiques des sciences de l’histoire et des sciences humaines en général. L’application proposée inclut des jalons historiques attachés à l’émergence séquentielle de concepts de la résistance des matériaux et de l’analyse des structures depuis un demi-millénaire.
Du Codex Madrid de Léonard de Vinci aux travaux de l’avionique en bois du premier tiers du XXe siècle, la diachronie de l’analyse structurale résultant de cinq siècles de réflexions théoriques et d’expériences sur la déformation des solides fournit au chercheur des sciences de l’histoire (celles du domaine nautique) une panoplie opératoire d’ordre topologique concernant les régions mécaniques du bateau et les particularismes des contraintes qui l’affectent au cours de sa carrière à flot.
L’examen de cette diachronie permet par ailleurs de restituer les univers conceptuels sous-jacents aux travaux des divers auteurs ayant traité de construction navale depuis la fin du XVIIe siècle, en Occident. Ces univers conceptuels, dont le noyau analytique est formulé le plus souvent sous forme d’un énoncé d’ordre mathématique, ont formé la toile de fond du développement de diverses branches de la science des matériaux, à commencer par la théorie de la déformation des corps élastiques dont les applications ont graduellement marqué la construction navale en métal depuis la seconde moitié du XIXe siècle.
Les développements analytiques ultérieurs, en particulier dans le domaine des déformations plastiques, ont marqué la construction navale en métal plus tardive alors que la construction navale en bois venait, tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, de traverser un épisode majeur et ultime dans le domaine des solutions opératoires des constructeurs navals appliquées aux très grands bâtiments en bois. Le point culminant de cet épisode essentiel de l’histoire des solutions structurales appliquées au navire en bois fut atteint puis systématisé en Amérique du Nord au tout début du XXe siècle.
La lecture topologique et historique du bateau ainsi exploré dans le contexte des sciences humaines revient à explorer les effets régionalisés qui affectent la poutre- navire dans les domaines de la traction, de la compression, du cisaillement ou de la torsion et à interroger les solutions opératoires respectives des constructeurs navals dans le domaine de la résistance longitudinale, transversale de la structure du bateau et de leurs effets combinés. Le thème conduit à revoir sous l’angle de la mécanique du bateau certains concepts de l’ethnographie et de l’archéologie navales dont ceux introduits par l’ethnographe suédois O. Hasslöff il y a un demi-siècle autour des notions de « bordé premier » et « charpente première » qui introduisent au premier plan de la réflexion de l’archéologue naval les notions de « poutre » ou de « membrane » de l’histoire de l’analyse structurale.


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